Un bonbon hommage au cinéma d'actions des années 80. Après tout, quoi de plus normal pour un film de John McTiernan.


Le film maîtrise les codes du genre avec brio et en abuse allégrement pour créer des situations farfelues souvent drôles. J'ai une préférence pour la seconde moitié du film que j'ai trouvé plus subtile dans les gags et l'écriture. Dans le premier segment, les gags pouvaient parfois sembler un poil lourds. Après, c'est probablement l'effet recherché pour coller à un monde de fiction en appuyant sur des gimmicks récurrents (le méchant qui parle trop, les balles qui ne touchent pas, les courses poursuites improbables etc) mais peut-être que ça faisait trop d'un coup. Je pense aussi que voir la prise de conscience de Jake Slater dans le deuxième segment, jusqu'ici fier et suffisant ne m'a pas laissé indifférent tant cette facette apportait une profondeur au personnage.


Cela dit, le film est truffé très bons gags. La séquence action movie de Hamlet, le running gag sur Mozart ou encore Stallone en T-800 m'ont décroché de bons vrais rires.


Schwarzenegger campe ici un rôle qui lui va aussi bien que ses santiags. Il a d'ailleurs dû avoir des réminiscences de Terminator 2 avec un rôle qui permet d'aborder le thème de la figure paternelle de substitution qui apprend également auprès de l'enfant qui l'accompagne. C'est d'autant plus astucieux qu'ici l'évolution de Jake passe par sa prise de conscience comme étant un personnage de fiction dont la vie est dirigée par des scénaristes. Et cela va l'amener à devenir plus responsable, plus humain et il va finir par endosser le rôle d'un vrai père qui est à la fois un héros pour son fils mais qui cherche aussi à l'éduquer et à le protéger. Enfin, le personnage amorçait déjà une évolution avec la tourmente liée à la mort de son fils ou l'aveu de la supercherie concernant les appels de sa "femme".


On pourrait également citer toutes les références à d'autres films ou encore les caméos de JCVD et de Ian McKellen tout droit sorti du Septième Sceau d'Ingmar Bergman. Le film est tellement méta. D'ailleurs, si le plan de Benedict s'était bien déroulé, on aurait eu droit au plus grand crossover de l'histoire du cinéma. Freddy chevauchant King Kong, je signe tout de suite.


Petit bémol me concernant, je ne sais pas si c'était à cause de la VF mais j'ai parfois trouvé l'association jeu et voix du personnage de Danny assez insupportable. Peut-être que ça passe mieux en VO. En revanche, nous avons deux antagonistes d'exception en la personne de Charles Dance et Tom Noonan, ce qui donne plus d'étoffe au film.


Il n'en demeure pas moins que Last Action Hero est un bon film d'action qui exacerbe les codes pour rendre un parfait hommage au genre qui, lors de la décennie précédente, a apporté son lot de classiques. Je l'ai tout de même trouvé un poil inégal mais ça reste un film solide et un bon divertissement qui n'a de cesse de faire sourire.


PS : la critique récurrente des hommes politiques est assez cocasse quand on connaît la carrière de l'ami Arnold.

Carteetbobine
7
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le 28 mai 2021

Critique lue 73 fois

Carteetbobine

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