LaRoy
6.7
LaRoy

Film de Shane Atkinson (2023)

Le début est très confusant, on nous présente beaucoup de personnages, un peu dans tous les sens, sans que l'on comprenne les liens entre eux. S'ensuivent d'improbables imbroglios et quiproquos, le ton est assez burlesque, mais il est surtout grave, et les différents éléments en jeu ne sont pas de nature à faire rire, et on a de la peine pour nos personnages, notamment le principal : Ray, joué par John Magaro, un pauvre type auquel pas grand-chose ne sourit et qui se retrouve dans une situation inextricable malgré lui.

Le film a, comme je dirais, l'humour triste, même si certaines scènes sont, premier degré, assez rigolotes, l'atmosphère globale, et certaines situations, sont assez horribles, et on prend pitié pour Ray. La complexité et le non-manichéisme de la situation est assez remarquable, et nous permet d'entrevoir certains personnages avec une belle philosophie, comme cette Madame Ledoux (non, pas le personnage des canulars de Jean-Yves Lafesse) qui pardonne tout à son mari, car il revient toujours à elle, et qu'elle ne croit plus aux contes de fée. Le film se permet de finir un peu nulle part, une fois que tous les coups ont été tirés, après une demande de divorce invraisemblable.

Dans un tel film manichéen, on s'attend à découvrir des personnages qui ne sont ni bons ni mauvais, mais l'un de ceux qui m'a le plus marqué, c'est la femme de l'anti-héros, qui ne semble jamais vraiment gentille, à part dans son hypocrisie, et qui justifie son mariage de manière minable. En fait, on a pitié pour un peu tous les personnages, sans complètement accepter leurs choix et leur philosophie, qui sont parfois dégueulasses, pour parvenir à leur fin.

Bref, un film qui me marque par son mélange des genres, une espèce d'enquête policière qui part un peu dans tous les sens, mais qui est surtout malencontreuse. L'humour pince-sans-rire fonctionne pas trop mal, car il se fond parfaitement dans le pathétique de la situation. Une vraie leçon de vie et de résilience, avec une belle brochette de personnages paradoxalement charismatiques.

(Vu le 27 avril 2024 en VOSTFR au cinéma)

Tiflorg
8
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le 30 avr. 2024

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