La monomane de l'envie? De Théodore Géricault à Jan Ole Gerster?

Avec l'amour maternel, la vie vous fait, à l'aube, une promesse qu'elle ne tient jamais...

Une victime d'une formation assez à la Whiplash ("la main gauche ne sert pas qu'à se gratter le cul" lui aurait dit son 'classieux' prof de piano, entre autres gentillesses),
s'est ensuite emmurée vivante dans un bureau pendant des années car ce professeur de musique avait saboté sa confiance en elle sous prétexte de formation, pseudo pédagogie et "test de sa motivation".
Elle a reproduit sur son fils les abus dont elle a été victime.
Son fils les surpasse et a, lui, poursuivi sa carrière de pianiste et l'a même dépassée, en devenant compositeur aussi.

J'avais (moi aussi) abandonné le film une première fois, il y a des années.
Ravi qu'Arte me redonne une chance car cette fois, j'en fini mon concert de louanges pour lui.
L'actrice ne pratique pas juste qu'un sous jeu: on sent qu'elle est habitée.
J'ai aussi changé d'avis sur son personnage que j'avais aussi prise ma première fois (comme beaucoup qui la rencontrent) pour une folle, une jalouse, une aigrie, une frustrée, une méchante, une pénible injuste etc.
mais j'ai enfin compris cette fois, que c'est surtout la victime d'un pervers.
C'est ce qu'on découvre lors de la scène finale de café, après le concert, avec le crapaud humain qu'est son ex professeur partageant sa table et une cigarette: "Je ne fume pas, je crapotte".
Excellent Volkmar Kleinert qui me rappelle un stand-uper Américain dont le nom m'échappe à cette seconde.
Le fils, Tom Schilling, a des manières et jeu qui m'ont rappelé James McAvoy.

Corinna Harfouch que je connais encore mal m'a rappelé quelque chose tout le long du film,
une impression que je l'avais croisée,
j'ai enfin mis le doigt dessus,
c'est un tableau que je n'avais pas oublié d'une visite scolaire au Musée des Beaux Arts de Lyon, pourtant dans les années 90.
Un tableau d'un Géricault, que je croyais titré, "L'envie".
Une femme, la tête penchée, regarde une chose (hors-champ) qu'elle envie.
Parfois, Lara Jenkins prends cette pause et air.

Le titre du tableau serait en fait, "La Monomane de l'envie",
que Théodore Géricault (né à Rouen en 1791 et mort à Paris en 1824)
aurait peint dans les années 1819-1824,
selon le site du musée où je recroise ce visage:

"Ce tableau appartient à une série de cinq portraits d’aliénés peints par Géricault.
(...) Dans une lettre de 1863, le critique Louis Viardot relate leur découverte, par hasard, en Allemagne, bien après la mort de l’artiste et qualifie ces fous de monomanes.
Il spécifie la nature des obsessions de chacun d'entre eux : le vol d'enfants (Springfield, Museum of Fine Arts), le commandement militaire (Winterthur, collection Oskar Reinhart am Römerholz), le vol (Gand, musée des Beaux-Arts), le jeu (Paris, musée du Louvre)
et l'envie. (visite guidée du tableau)".