C'est le remake allemand de La Isla Minima par Christian Alvart. Un réalisateur outre-Rhin que j'aime beaucoup depuis Pandorum.
On quitte l'Espagne post-franquiste des années 80 pour une Allemagne tout juste réunifiée. Et la situation n'est pas plus brillante. Village désolé, fermeture d'usine, salaire en baisse, chômage. Il n'y a qu'à voir les tronches désœuvrées des habitants ne rêvant que de fuir ce trou perdu pour aller à Berlin chercher du travail.
Face à un tel ennui, à des paysages aussi désertiques, un monde de plus en plus déshumanisant, il y aurait de quoi être perdu en effet. Ce duo de policiers l'est aussi. Futur père de famille, l'un est à cheval sur les procédures (ce qui ne l'empêche pas d'aller coucher ailleurs dès que l'occasion se présente), l'autre, se trimballe un lourd passé.
Ce climat poisseux imprègne Lands of Murders tout le long pendant deux heures. Ces champs à perte de vue, le bistrot, unique lieu de distraction du patelin, ces filles faciles, tous ces non-dits, ces mines fatiguées, résignées, cette vie monotone, ça m'a rappelé mon enfance et mon adolescence à la campagne.