Le club Fattoush, du côté de Haïfa, est un endroit quasi unique en Israël : un lieu de tolérance où se croisent et dialoguent Palestiniens et Israéliens, homos et hétéros. Que Amos Gitaï ait eu envie d'y tourner un film choral ne surprend pas de la part d'un cinéaste qui a toujours tenté de montrer ce qui rapproche les hommes plus que ce qui les sépare et les fait se combattre. Laila in Haifa est donc un film-concept, avec une unité de lieu mais aussi de temps (une nuit) et, non pas d'action, mais de conversations. La chose aurait pu (dû ?) être passionnante mais tourne très vite au sentencieux et, disons-le, à l'ennuyeux, tellement les échanges tutoient assez souvent l'abstraction, le scénario ne prenant pas le temps de tracer de véritables portraits des différents interlocuteurs (14 dont 5 femmes au premier plan). Les langues se mélangent, arabe, hébreu et anglais, ce qui va dans le sens du mélange mais ne fait qu'ajouter à un début de confusion quant à savoir qui est qui et qui veut quoi ... Les actrices du film sont pourtant magnifiques et chacune d'entre elles aurait pu sans doute tenir à bout de bras un rôle plus consistant mais elles n'ont que des petits moments, parfois intenses, c'est vrai, pour s'exprimer. Si le but de Gitaï était de montrer que l'on peut discuter cordialement en Israël entre soi-disant ennemis, il est forcément atteint mais il eut mieux valu un documentaire sur ce club Fattoush que cette fiction bavarde et aux propos souvent abscons, où un peu d'humour n'aurait pas été de trop.

Cinephile-doux
5
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Au fil(m) de 2021

Créée

le 3 sept. 2021

Critique lue 280 fois

2 j'aime

Cinéphile doux

Écrit par

Critique lue 280 fois

2

D'autres avis sur Laila in Haifa

Laila in Haifa
PaulineTP
3

Gil et ses 5 femmes

Je préviens, ma critique va être dure, avec du spoil, et surtout à chaud donc pas forcément la plus objective étant donné mon énervement en sortant de la salle : Déjà, le titre "Laila in Haifa",...

le 4 sept. 2021

4 j'aime

2

Laila in Haifa
Cinephile-doux
5

Echanges abstraits en milieu tempéré

Le club Fattoush, du côté de Haïfa, est un endroit quasi unique en Israël : un lieu de tolérance où se croisent et dialoguent Palestiniens et Israéliens, homos et hétéros. Que Amos Gitaï ait eu envie...

le 3 sept. 2021

2 j'aime

Laila in Haifa
gazoulli
5

Médiocre mais pas mauvais

Vu au balzac avec e et m (qui n’a pas du tout aimé). En présence de amos gitai et en avant-première Film tourné vite, en 2.5 semaines, ça se voit un peu. Le réalisateur a en fait visité ce bar...

le 4 sept. 2021

1 j'aime

Du même critique

As Bestas
Cinephile-doux
9

La Galice jusqu'à l'hallali

Et sinon, il en pense quoi, l'office de tourisme galicien de As Bestas, dont l'action se déroule dans un petit village dépeuplé où ont choisi de s'installer un couple de Français qui se sont...

le 27 mai 2022

75 j'aime

4

France
Cinephile-doux
8

Triste et célèbre

Il est quand même drôle qu'un grand nombre des spectateurs de France ne retient du film que sa satire au vitriol (hum) des journalistes télé élevés au rang de stars et des errements des chaînes...

le 25 août 2021

73 j'aime

5

The Power of the Dog
Cinephile-doux
8

Du genre masculin

Enfin un nouveau film de Jane Campion, 12 ans après Bright Star ! La puissance et la subtilité de la réalisatrice néo-zélandaise ne se sont manifestement pas affadies avec Le pouvoir du chien, un...

le 25 sept. 2021

70 j'aime

13