L'action se déroule en 1920, deux ans après la fin de la Première Guerre mondiale. Les personnages principaux de l’histoire sont le commandant Dellaplane (Philippe Noiret) qui incarne un militaire bourru chargé d’identifier les 35000 morts restés anonymes après l’un des conflits les plus sanglants du XXe siècle, Irène de Courtil (Sabine Azéma), une bourgeoise distinguée à la recherche du corps de son mari, et Alice (Pascale Vignal), une jeune institutrice à la recherche de son fiancé.


Tous les trois se retrouvent devant un tunnel qui a pris au piège en s’effondrant sous les bombardements un train entier de militaires de toutes nationalités. Le convoi transportait aussi des produits chimiques explosifs ainsi que le terrifiant gaz sarin qui se répand et continue à faire des victimes parmi les trouffions chargés de déblayer les cadavres.


En une journée et une nuit, ceux que tout opposait, se rencontrent pour le meilleur et pour le pire dans une face tragi-comique où l’on découvre que les héros ne sont pas forcément ceux qu’on a crus.


Autour du film


Le film serait inspiré d’un roman peu connu de l’auteur albanais Ismaïl Kadaré paru en 1963, « Le général de l’armée morte » qui a donné lieu à une adaptation d’un film italien de Luciano Tovoli, « Il générale dell’armata morta » (1983) et d’un film albanais « Le retour de l’armée morte » (1989)


Mon opinion


Je n’ai lu que des critiques dithyrambiques de ce film. Or, même si j’ai apprécié la minutieuse reconstitution historique d’une période presqu’aussi tragique que le conflit lui-même, je ne joindrai pas ma voix à ce concert de louanges. J’ai trouvé le film long et pesant et j’ai surtout détesté l’intrigue amoureuse et tortueuse entre Noiret et Azéma qu’ont cru devoir y plaquer les scénaristes. Le mérite particulier de ce film est cependant de révéler au public une période dont on a peu parlé, l’immédiat après-guerre de 14, en en faisant ressortir, à travers une critique sans concession du racisme (envers les annamites employés aux tâches les plus ingrates comme celle d’excaver les morts pris dans la glaise ou les noirs au déminage),du cynisme des militaires envers les familles qui viennent reconnaître les pauvres restes de leurs disparus, de la collusion des grandes fortunes qui ont négocié la sauvegarde de leurs usines, des profiteurs de tout poil, de la mesquinerie, etc. un tableau peu glorieux de la société que la glorification artificielle qui a régné après-guerre a trop souvent fait oublier. Quant à la musique d’Oswald Andrea, qui a pourtant obtenu le César 1990 de la meilleure musique, je l’ai trouvée insupportablement dissonante. Philippe Noiret est royal mais Sabine Azéma, toujours en retrait, assez décevante, mais il faut dire à sa décharge que le rôle qu’on lui a fait jouer n’a pas dû lui faciliter la tâche.

Roland Comte

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