« C'est ça la Palme d'or ? » est la première chose que je me suis dit après le visionnage de La Vie d'Adèle, Chapitre 1 et 2. Car oui, ce film m'a déçu et je ne comprend toujours pas comment il a put obtenir une récompense aussi prestigieuse et surtout de la part de Steven Spielberg... En tant que fan de la bande dessinée, j'attendais beaucoup de ce film, espérant y retrouver la plupart des sentiments éprouvés durant la lecture du livre. Malheureusement, il n'en fut rien, le film accumulant la plupart des défauts des films voulant approcher le thème de l'homosexualité. Comment en étant parti d'une œuvre sincère et touchante comme Le Bleu est Une Couleur Chaude, le réalisateur a t'il put arriver à ce résultat ? Aucune idée, néanmoins,moi, je sait pourquoi le film ne m'a pas plut et je vais vous faire partager mon point de vue, en toute honnêteté.

La Vie d'Adèle, c'est à la base une bande dessinée, Le Bleu est Une Couleur Chaude, largement encensée et récompensée et pour une fois, ce succès est amplement mérité :Écris dans un style très personnel, dessiné de façon très dépouillé, le récit est une véritable ode à l'amour qui va au-delà d'une histoire homosexuelle, c'est une histoire universelle,de deux personnes follement amoureuse rattrapée par la vie. C'est une histoire simple, touchante et comme je le dit plus haut,universelle qui va plus loin qu'une simple histoire de genre.
J'ai rarement était autant touché par une œuvre, donc j'attendais beaucoup de son adaptation en film, beaucoup trop peut être...

De prime abord, j'étais taillé dans le public type devant aimé ce genre de film : Je suis un homme, hétérosexuel et absolument pas homophobe mais, avantage certain,j'ai la chance de comptait quelques représentantes de la communauté lesbienne dans mon entourage (Et je les apprécies énormément,bisous à elles d'ailleurs). Le fait de les côtoyer fait que je suis un peu au courant de ce qu'elles vivent et ressentent et j'avais retrouvé beaucoup de ce qu'elles me racontaient dans la bande dessinée originale, notamment dans le parcours de la découverte de l'identité, des premières expériences etc etc. Enfin bref, je ne vais pas partir dans un monologue, ça ne servirais à rien et ce n'est pas le sujet ici, non, non, le sujet, c'est le film.
Donc le film commence avec une présentation d'Adèle (Clémentine dans la bande dessinée, le nom a était changé pour coller au nom de l'actrice principale, c'est bien car ça va me permettre de faire très certainement une blague rigolote bien connue), jeune fille plutôt jolie, férue de littérature, elle aime l'école, ces parents sont sympas, ces copines aussi et elle vit dans le nord (Donc elle a pas de chance de ce cotés-là, la pauvre... C'est une blague hein, je vit aussi dans le nord et je m'y sent très bien !). Mais Adèle est célibataire et vierge de surcroît, et un peu poussée par ces copines, elle va s'amouracher d'un garçon gentil et peu de temps après, passer à l'acte sexuel... Pour se rendre compte que quelque chose ne va pas.Adèle avoue que quelque chose « Lui manque » et c'est à la faveur d'une rencontre fortuite dans la rue avec une fille aux cheveux bleus qu'elle va retrouver plus tard, qu'elle va enfin comprendre où va sa préférence. La première partie du film s'étale donc sur la découverte de l'identité de la jeune fille et sa rencontre avec la fameuse fille aux cheveux bleus, Emma. Quand à la seconde partie, le réalisateur choisi de se différencier de l’œuvre originale en prenant une toute autre direction, avec très peu de points communs avec la bande dessinée. Là où malgré ces défauts inhérents, je trouvais la première partie plutôt regardable, la seconde est franchement pénible et seul la présence d'Adèle m'a fait tenir sur mon siège.

Autant être franc, Adèle Exarchopoulos est absolument exceptionnelle dans ce film et porte à elle seule le film sur ces épaules. Sincère, sensible et touchante,la jeune actrice est un véritable bijou et est, pour moi, le seul véritable point positif du film. La totale opposition est imputable à Léa Seydoux, au départ ont se dit que le coté surjoué est une caractérisation de son personnage mais plus le film avance et plus ont se rends compte que c'est juste la façon de joué de l'actrice qui est un peu beaucoup exagéré...
Hormis le jeu de Adèle Exarchopuolos, j'avais vraiment l'impression d'être pris pour un imbécile durant une bonne partie du film : Entre les symboles imposés avec la grâce d'un hippopotame dans un magasin de porcelaine comme la stigmatisation des classes sociales de façon culinaire, la fameuse opposition spaghettis bolognaises / huîtres qui a déjà fait coulé beaucoup d'encre (Et encore je ne m'étale pas sur les deux scènes de dîner, un cliché navrant dans les discours des deux couples de parents et leur représentation) ou la façon dont sont montrés les enseignants, de véritables incultes,notamment dans une scène ridicule où la pauvre Adèle se fait poliment prendre pour une conne par une bande de bobos condescendants(Alors qu'au début du film ont nous assomment de citations littéraire laissant croire qu'Adèle à un bagage culturel assez conséquent), le film accumule ce genre de clichés absolument pas introduit de façon subtile. Ont peut en dire autant des clichés des homosexuels dans la société, notamment une scène de lynchage pitoyable dirigé vers la pauvre Adèle devant le lycée à base d'insultes type « Sale gouine » ou « Lécheuse de chatte » sans que quasiment personne ne prenne sa défense et que tout finisse par une bagarre générale et des larmes, je trouve cette scène un peu trop caricaturale pour être totalement crédible.
Idem pour les scènes se passant dans le bar gay et lesbien, où tout le monde se roule des pelles dans la joie et la bonne humeur en se pelotant de partout dans tout les coins dans une ambiance humide.

Cette crédibilité est particulièrement douteuse et la réalisation n'y aide pas : Particulièrement plate, elle ne fait qu'accentuer encore plus les longueurs du films et le rende ennuyeux au possible, le style faussement documentaire, la photographie pâle et l'absence de musique le rend froid et anxiogène, du niveau d'un (Mauvais ?) reportage.

Mais le plus gros problème de stéréotypie et de crédibilité du film vient principalement des scènes de sexe. Je sait que ces scènes ont déjà largement était débattues partout ailleurs mais je vais malgré tout en remettre une couche. Autant être franc, des pornos lesbiens, j'en ai vu des tas,soit destinés aux hétéros, soit à destination des lesbiennes (Oh hé, ça va hein, je suis célibataire !) et ce que j'ai vu dans ce film ne correspond ni à l'un, ni à l'autre mais plus à une sorte de mauvais montage de courts extraits de divers scènes amateurs, le tout à grand renforts de gros plans. En l'espace de quelques scènes, le réalisateur nous refait la quasi-intégralité du kamasutra lesbien, agrémenté de claques sur les fesses et de gros plans nous faisant parfois nous demandais où se trouve qui. Oui, dit comme ça c'est drôle et je peut vous assurer que quand ont le regarde... Ça l'est aussi ! De plus, ces scènes s’enchaînent et se ressemblent et j'ai beau être un homme (Célibataire) assez friand, comme plusieurs hommes (Célibataires), de scènes de galipettes entre filles, je me suis surpris à soupirer un « Oh non, c'est pas vrai, elles vont pas encore remettre ça... », pour vous dire à quel point ces scènes sont redondantes et mal fichues.
Au bout d'un moment, à défaut de trouver ça sensuel ou excitant, j'avais l'impression devoir un documentaire sur l'accouplement des limaces. C'est peut être un peu exagéré comme comparaison, mais j'avais vraiment cette désagréable impression que le réalisateur voulait me montrer tout ce que deux filles peuvent faire ensemble au lit, comme dans un documentaire quoi...

Pour finir, oui, pour moi La Vie D’Adèle est une vraie déception : Si le film aurais eu la même densité dans son premier acte que dans le deuxième et aurais était un peu plus fidèle à l’œuvre originale, il aurais put être un film sympathique de plus sur l'homosexualité. Mais le film accumule les stéréotypes, perd à de nombreuses occasions sa crédibilité et du coup les spectateurs tels que moi, plus disons,« familier » du sujet traité. De mon point de vue méritait il sa palme d'or ? Clairement non : Pour l’interprétation de Adèle Exarchopoulos, sans aucuns doutes, pour sa réalisation et tout le reste ? Certainement pas.

Du coup je n'ai pas put faire ma blague... Ah si, donc pour moi, au cinéma, elle est morte, Adèle.
Lordinator
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le 19 mai 2014

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