• Ça a dû t'intriguer que je ne sois pas venu à Fort Worth. Le jour où on devait se mesurer au revolver.

  • Je n'y ai jamais réfléchi.

  • Si tu le dis...

  • D'ailleurs, je n'y suis pas allé non plus.

  • Comment ?

  • Je n'étais pas certain de te battre. J'ai réfléchi au sujet de la querelle. Le risque m'a paru injustifié.



La Vallée de la poudre du réalisateur George Marshall, sur un scénario de William Bowers et James Edward Grant, est un petit western aussi divertissant que sympathique. Un récit récréatif qui plonge le spectateur en 1880 au côté de Jason Swett (Glenn Ford), éleveur de moutons qui s'installe avec son troupeau dans une région où seul des éleveurs de bœufs demeurent. Une arrivée mal perçut par la population qui va tenter de stopper l'éleveur avec l'aide du colonel Stephen Bedford (Leslie Nielsen), à travers une lutte acharnée pour que seul subsiste le bétail à cornes. Avec ce far west on retrouve pour la seconde fois le duo George Marshall-Glenn Ford, ayant déjà fait par le passé une fois équipe sur le tournage de Texas (1941), et qui après La Vallée de la poudre, referont cinq autres fois équipe, pour offrir un total de sept films distrayant et égayant, avec : Général casse-cou (1958), Tout commence par un baiser (1959), Un Mort récalcitrant (1959), Opération Geisha (1961), et le Bataillon des lâches (1964).


La Vallée de la poudre est un western classique dans sa forme offrant une aventure parfaitement équilibrée où se joue de l'action, de la dérision, du drame et de l'humour par le biais d'un spectacle réjouissant sur un ton enchanteur et désenchanté. Une construction classique dans une mouvance à la John Wayne made in série B. Un format dramatique léger qui parvient néanmoins à s'émanciper de la caricature facile grâce à une texture de gravité venant par moments basculer le récit en quelque chose de plus solennel et dangereux, avec des rebondissements efficaces dont deux bons duels aux révolvers. On profite d'un petit suspense appréciable amenant parfois une tension palpable qui se dilue étonnamment bien à travers un ton polisson qui s'amuse des traditions arriérées des éleveurs de bétail. La mise en scène bien que minimaliste reste louable avec des paysages peu exploités mais beaux, offrant des décors simples mais suffisant, s'orchestrant autour d'une petite ville de l'Ouest comme on en voit si souvent dans ce genre, par le biais d'une composition musicale aventurière entraînante que l'on a déjà entendu des centaines de fois.


Glenn Ford est impeccable en tant que Jason Swett, un personnage déroutant aussi malin que stupide, vaillant que culotté, bourre-pif que délicat, à travers une attitude « rentre dedans » très amusant. Son arrivée en ville offre une longue scène d'ouverture parfaitement délectable, où celui-ci marque très clairement son territoire devant les yeux médusés des villageois. La dualité qui l'oppose à Leslie Nielsen en tant que colonel Stephen Bedford, fonctionne à merveille. Une réciprocité entre les deux hommes par l'objectif visé, composée de deux éléments de nature différente dans la méthodologie mise en œuvre, qui aboutira à une confrontation qui se conclura lors d'un final réussit. Shirley MacLaine pour Dell Payton sans être transcendante offre quelques moments appréciables notamment durant le fameux bal durant lequel elle va piéger Ford, qui va se retrouver à danser avec toutes les jeunes femmes participantes. Mickey Shaughnessy pour Jumbo McCall incarne une caricature du gros bras idiot convaincante. Enfin, Edgard Buchanan en tant que Milt Master est également de la partie, venant une fois encore amplifier le nombre important de fois où le comédien s'est retrouvé à jouer avec Glenn Ford.



CONCLUSION :



La vallée de la poudre réalisée par George Marshall, est un petit western bien sympathique qui fait le job. Un divertissement à la fois drôle et mouvementé sur un scénario amusant autour d'une guerre d'éleveurs entre les moutons et les vaches, offrant des péripéties distrayantes avec des duels armés percutants. Glenn Ford livre une performance plaisante à travers une distribution correcte.


Classique mais convaincant !




  • Je me fie à mon intuition. Si je me trompe, tant pis pour toi.

  • C'est-à-dire, Jason ?

  • Je présume que ce pistolet que tu caresses est chargé.

  • Qu'est-ce que tu racontes ?

  • Très bien. Tu as de l'avance.

  • Alors prends les devants.

  • S'il n'est pas chargé, tu joues de malchance.


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