La Tresse par Spectateur-Lambda

Mon petit côté élitiste dès lors qu'on parle d'œuvre à tendance à me faire penser qu'une phrase en guise d'accroche sur une jaquette de DVD qui dit que c'est l'adaptation du roman au 5 millions de lecteur constitue déjà un signal d'alerte. On me rétorquera à raison que le succès populaire n'est pas forcément synonyme de qualité moyenne, oui ça arrive mais bien souvent c'est plutôt des œuvres de qualité assez pauvre en termes de littérature. Alors je ne fais pas partie de ces 5 millions de lecteur, par contre j'ai vu son adaptation, que je suppose fidèle au roman, puisque son autrice en est aussi la réalisatrice.

Pour moi c'est raté en tout ! Je n'osais pas trop espérer une version féminine et française de Babel (2006) ou de tout autre film qui fait se croiser des destins à distances d'événements à priori sans liens, mais j'espérais quand même d'être au moins ému par les histoires se télescopant ou voir un bon film.

Je vais quand même mettre en avant les différentes actrices qui s'en tirent bien et la beauté de certaines images, mais on n'a pas attendu Laetitia COLOMBANI pour nous montrer la beauté de l'Italie du sud ou de l'Inde. Pour le reste c'est le néant, aucune idée de mise en scène, si l'on excepte un montage alternant les trois histoires mais qui nous fait comprendre assez rapidement quel sera le lien qui unira ces trois destins aux antipodes les uns des autres, le monde est un village ... résultat on s'ennuie et on a le temps dès lors de subir tous les artifices empesés destinés à nous émouvoir.

C'est injuste et dur la vie d'intouchable, c'est compliqué le cancer quand on a sacrifié tout à sa carrière, c'est embêtant une faillite, et vas y qu'on appuie bien pour nous tirer la larme et si jamais vous êtes un peu bête rassurez vous en plus de la mise en scène doloriste et tirant sur le pathos on nous rajoute une petite musique au piano, composée par un dépressif, un sous Vincent Delerme. C'est imblairable !

Je suis très client d'un cinéma du drame, du drame social, mais par pitié il n'est nul besoin de survendre la tragédie pour me faire entrer en empathie avec les personnages, le trop appuyé achève de nuire au final et l'expérience de spectateur est pénible.