Finalement, le gros défaut systématique des films d'Orson Welles (Citizen Kane, La Dame de Shanghai...), c'est que la première partie du récit est plombée par une intrigue inutilement complexe qui met un temps fou à se mettre en place. On n'échappe pas à la règle avec cette Soif du mal, dont la première scène s'étire à n'en plus finir... Forcément, le spectateur a un peu de mal à rentrer dans l'histoire.
Le film commence à devenir réellement intéressant lorsque le flic bourru interprété par Orson Welles commence à conspirer contre son rival, joué par Charlton Heston. Les personnages prennent alors de l'épaisseur, tandis que le suspense monte crescendo et tient en haleine jusqu'à la confrontation finale. Cet intérêt soudain pour l'intrigue arrive un peu tard, mais bon...
Malgré tout, La Soif du mal vaut largement le détour. D'abord pour l'excellente interprétation du monstrueux Orson Welles, puis ensuite pour la mise en scène soignée et la sublime bande son. Hélas, ces trois points forts ne parviennent pas à rattraper une première partie ennuyeuse qui n'accroche pas l'intérêt et reste trop inégale par rapport à la seconde, qui par contre atteint presque le sans faute. Encore un film surestimé du Monsieur...
P.s. : Les inconditionnels d'Hitchcock seront surpris de retrouver Janet Leigh dans un motel quasiment similaire à celui de Psychose, sans parler d'un réceptionniste qui rappelle étrangement Norman Bates. Les deux films ayant deux années d'écart, on se demande si Hitchcock ne s'est pas aussi inspiré de La Soif du mal, en plus du roman de Robert Bloch.