Les images, la mise en scène et le montage sont les constituants positifs de ce film d'Abel Gance qui gâcha son talent dans une multitude de films sur Napoléon Bonaparte. On retrouve le meilleur d'Edwin S. Porter (The Great Train Robbery), de Lupu Pick (Scherben) ou de Georges Méliès (Surimpression d'images). Dommage que le jeu de Séverin-Mars, qui roule des yeux de merlan frit, soit si théâtral.
L'ambiance bon enfant change quand les deux jeunes adulte, qui se croient frères et sœurs, jouent comme des amants [26'51]. Ce que souligne le plan sur la page de couverture du roman populaire La vierge du trottoir [28'19]. Mais le père veut aussi baiser avec sa fille adoptive. Le rocher de Sisif (Sisyphe) est ce désir impossible à réaliser. Cet inceste non consommé est montré dans une scène qui évoque le tableau de Fragonard [1h11']. Norma a une chèvre, qui symbolise l'envie de liberté et le désir d'émancipation et rappelle celle d'Esmeralda dans Notre-Dame de Paris. Dans une très courte scène, la chèvre la console à la veille de son mariage arrangé [1h41']. Mais Norma l'abandonne le jour de son mariage [1h45'].
Le père et le fils, restés seuls, ruminent leur désir inassouvi… La venue de Norma, <oiseau de malheur, trouble leur tranquillité [2h28']. La chèvre la retient, mais en vain [2h29']…
La deuxième partie est un hymne à la montagne où ce noue le drame du trio érotique. Mais elle traîne en longueur. La mise en scène ne fonctionne plus car le jeu répétitif de Séverin-Mars devient pénible.