Pagayer ensemble.
Une fois encore, difficile de parler d’un film que je connais à ce point par cœur pour avoir lancé la VHS des dizaines de fois durant mon adolescence. J’adorais ce film. Et le premier agréable...
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le 28 juin 2018
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5
Alors, oui, 7 est sans doute une note un peu exagéré pour un film dont le scénario s'avère convenu et prévisible au possible. Si l'on s'en tient juste à l'histoire, pas de quoi fouetter un saumon, c'est vrai.
Mais La Rivière sauvage, ce n'est pas que ça. 7 est une note du cœur, datée de ma première vision du film en salle, à sa sortie - j'avais 17 ans et sûrement pas toutes mes dents d'amateur éclairé de Septième Art. Cela dit, je n'ai pas dû tellement grandir, parce que je l'ai revu récemment avec un plaisir intact.
La Rivière sauvage est pleine de choses que j'aime, et que le temps passé depuis 1994 n'a en rien altéré.
J'aime les décors somptueux du Montana, cette rivière déchaînée, impressionnante, théâtre dantesque pour un affrontement qui l'est tout autant entre deux acteurs de caractère.
J'aime Meryl Streep, qui pourrait jouer un réverbère et emporter un Oscar pour sa performance éclairée.
Ici, elle irradie dans ce rôle de mère déterminée, femme forte et sportive, pour laquelle elle s'est préparée comme une athlète olympique afin d'en réaliser elle-même les impressionnantes cascades.
J'aime Kevin Bacon, ses yeux bleus glaçants et son sourire irrésistible, l'aura à la fois attirante et terriblement menaçante qui enveloppe sa silhouette féline.
J'aime aussi David Strathairn, son accent incompréhensible et la manière dont il parvient à grandir un rôle franchement ingrat de père bouffé par son travail et absent de sa famille, tellement dénué d'autorité et de prestige que même le chien néglige de le respecter. (Bien cliché, ça, tout comme la présence du chien au casting, tellement hollywoodienne.)
Et John C. Reilly, avec son physique mal dégrossi d'ours mal léché, qui parvient à faire croire à son manque d'intelligence, alors que c'est l'un des acteurs les plus fins de sa génération.
Et encore Joseph Mazzello, tout juste rescapé des dinosaures de Jurassic Park, dont le jeu direct et expressif est toujours aussi juste, le plaçant très loin des gosses têtes à claque qui pullulent à L.A.
J'aime la mise en scène grand large de Curtis Hanson, qui se régale des scènes d'action et de suspense en nous faisant profiter de son art du rythme, du découpage, du cadrage et des changements d'échelle ; mais qui réussit aussi les scènes de transition plus calmes, comme celle de l'anniversaire de Roarke, remarquable de sentiments mêlés (joie, admiration, frustration, colère, inquiétude...)
J'aime la musique spectaculaire de Jerry Goldsmith (qui a remplacé Maurice Jarre au pied levé après le rejet de ses compositions par la production), sûrement pas sa meilleure partition, mais quelle puissance ! Et quelle chouette idée que de s'être amusé avec la mélodie de la chanson folk traditionnelle, "The Water Is Wide", pour en faire le thème principal de la B.O.
Voilà, j'aime ce film, parce que son casting et son réalisateur en font quelque chose d'un peu mieux qu'un énième blockbuster sans saveur.
Ce n'est pas un chef d’œuvre, on est loin du niveau de maîtrise et d'intelligence filmique dont Curtis Hanson fera preuve trois ans plus tard à la baguette de L.A. Confidential, adaptation grandiose du roman de James Ellroy.
Mais cela reste pour moi un très bon moment de cinoche à grand spectacle.
Créée
le 26 avr. 2023
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