La Revanche d’une blonde serait un film culte. D’ailleurs c’est ce que dit sa page Wikipedia qui inclut une section à ce sujet composée d’une courte phrase avec 6 notes et références pour appuyer son propos (et éviter ainsi que le texte ne soit supprimé).


Alors, entendons-nous bien, La Revanche d’une blonde n’est pas un mauvais film. Son succès indécent au box-office et ses suites et sa comédie musicale et peut-être d’autres dérivés encore démontre que le film a eu un certain impact.


Pour autant, si son histoire est charmante, le film souffre de quelques points qui égratignent sa qualité. Par exemple sa première partie dans l’université, austère et classique, où la personnalité d’Elle peine à se révéler. C’est quand le film s’avance sur la voie du film d’enquête, une fois qu’Elle est devenue stagiaire d’un cabinet, qu’il se montre plus pétillant.


Mais c’est qui cette Elle ? Ben, c’est la blonde du titre. Une jolie et jeune fille bien née, au sourire qui brille, aux bonnes manières. Ce n’est pas la bimbo, mais les attentes sur elle ne sont pas très élevées. C’est pour reconquérir son ex qui veut dorénavant s’engager dans des relations sérieuses qui lui permettront de devenir sénateur à 30 ans qu’Elle Woods décide de rentrer à la faculté de droit de Harvard. Elle y trimballe sa garde-robe très ostentatoire, son chihuahua Molesse et certaines manières bien à elle. Les autres élèves, studieux, tristounes dans leurs costumes gris, qui proviennent de belles et sérieuses familles voient d’un oeil plus méprisant qu’amusé cette jolie blonde.


Mais Elle a pour elle un optimisme déterminé, naïf et pur, une certaine manière d’appréhender la vie, bien plus chaleureuse que celle de ces autres étudiants. Elle s’accroche pour atteindre son objectif et obtient même un stage. Le cabinet en question doit défendre une femme accusée du meurtre de son mari. Seule Elle la croit innocente, mais encore faut-il arriver à le prouver.


Elle déjoue les clichés, démontre qu’on peut être blonde et intelligente, que notre physique ne limite pas notre intelligence. Un discours bien réconfortant, plus facile à accepter quand le rôle titre est confié à Reese Witherspoon plutôt qu’à une petite grosse. Elle est ravissante, parfois ingénue, mais malgré tout déterminée. Elle rayonne, vraiment. Elle attire une sympathique presqu’immédiate.


Le scénario a été confié à des femmes, d’après une nouvelle d’Amanda Brown. Et cela se ressent, avec ce personnage féminin assez bien écrit, loin des clichés de la bombe bimbo. Elle n’a pas besoin de fêlures internes, de grands drames, et on pourra lui reprocher une certaine simplicité, mais c’est aussi ce trait de caractère qui la rend si admirable.


Le scénario est d’abord perçu comme prévisible, et c’est vrai qu’Elle en ressortira vainqueur à la fin, à tous les niveaux. Mais son humour permet d’accepter beaucoup de ses facilités, la personnalité d’Elle prenant souvent par surprise les autres personnages du film, mais aussi le spectateur. Son intuition est différente, ses pistes de réflexion détonnent. Sa logique est différente, mais elle fonctionne. C’est aussi ce qui explique cette deuxième partie plus réussie, c’est ce vent de fraicheur sur certains codes des films ou séries d’avocats.


Et puis, même si l’histoire est assez évidente, au détour d’une scène, le film arrive à surprendre, en abordant la question du harcèlement. Les conséquences sont assez importantes, un tel aspect n’aurait probablement été abordé de la même manière sans cette équipe de scénaristes féminines. Dans un film léger mais pas idiot, son emploi est assez bien vu.


Bien tourné, bien cadré, la réalisation est suffisamment conventionnelle pour ne pas rebuter, un autre point sur lequel le film ne viendra rien révolutionner, mais qui s’apprécie pour sa simplicité. Tout le film est au service de son personnage principal, les autres étant assez accessoires (notamment les scènes avec l’esthéticienne). Mais avec cette charmante, ravissante et bien plus maligne que ce qu’on pourrait croire ElleWoods, La Revanche d’une blonde dispose d’un personnage de comédie qui attire l’attention, pour de bonnes raisons. J’aurais bien du mal à affirmer qu’il s’agit d’un film culte, mais des bonnes comédies américaines aussi simples et réussies que ça, il en faudrait plus.

SimplySmackkk
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le 1 août 2020

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