Avant Halloween, après Psychose : La Résidence !


Un loup est mieux caché parmi d'autres loups, que dans une forêt vierge seul, si vierge fut-elle.



Amis fans de ciné salut, si tu kiffes regarder un slasher réalisé par un cinéaste inspiré, si la conduite roublarde d'un scénario s'inspirant de part et d'autres ne te dérange pas tant que tu as ta dose de macabés, mais si tu kiffes plus particulièrement admirer de splendides jeunes femmes subir des mauvais traitements corporels d'un taré qui a bien pété les plombs, alors La Résidence de Narciso Ibáñez Serrador est fait pour toi. Un surineur bien tripant pour l'époque faisant preuve d'une certaine originalité qu'il ne faut surtout pas bouder à cause de son ancienneté. À bien des égards sans être pour autant hallucinant, cette oeuvre propose mieux que le slasher conventionnel et minimaliste auquel on a droit depuis quelques années.


La Résidence est la démonstration qu'il ne faut jamais rabaisser trop vite une oeuvre de genre datée, principalement quand celle-ci démontre qu'elle peut s'embellir dans un genre grandement codifié. Bien que ne présentant rien d'incroyable, le film enchaîne les bonnes idées, jouant d'une atmosphère inquiétante nous immergeant dans un internat à la mise en scène étouffante. Une épreuve n'éprouvant aucune concession dans le traitement barbare imposé aux personnages, si ce n'est que le cinéaste n'est pas très adroit pour filmer les scènes de mise à mort. Autre époque, autre technicité.


Thriller survival d'ambiance auquel s'ajoutent les péripéties sulfureuses de plusieurs jeunes femmes plongées dans la monotonie de la vie dans un pensionnat puritain pour fille, où la seule chose essentielle pour elle, est de se perdre dans les désirs charnels pour mieux oublier leur condition défavorable. Seulement dans les longs et obscurs couloirs de la résidence, les demoiselles vont se confronter à une menace imprévue bien décidée à leur faire payer leurs virginités effleurées. L'avant Michael Myers le tueur de babysitter non vierge de John Carpenter.


Quand bien même Narciso Ibáñez Serrador s'inspire avec excès de certains modèles cinématographiques bien plus brillants comme avec Psychose d'Alfred Hitchcock sortie 9 ans plus tôt, les inspirations prennent une forme changeante éloignant le récit d'un plagiat pour une vision intéressante. Même si on a affaire à une pseudo Mme Norma Bates avec l'excellente et diabolique Lilli Palmer dans le rôle de la directrice de la résidence amourachée de son jeune fils.


Il y a deux approches du récit dans La Résidence, la première est un film de condition qui écarté de tout élément horrifique joue avec ingéniosité de la vie d'internat au féminin dans ce qu'elle a de plus sévère, punitif et inflexible. Une approche intelligemment menée qui aurait pu très facilement partir dans l'outrance et la facilité de la nudité, synthétisant la seule chose bénéfique que certains auraient pu en tirer, chose qu'il ne fait heureusement pas, détournant toujours l'oeil de la caméra pour se centrer avant tout sur le conditionnement des personnages. La seconde approche de La Résidence entraîne le récit vers un pur slasher atmosphérique éradiquant avec surprise les personnages principaux, dans une finalité étonnante dans sa résultante.


CONCLUSION :


La Résidence du cinéaste Narciso Ibáñez Serrador présente une vision du slasher étonnante qui ne se limite pas à un genre, en ne se soumettant pas à sa propre logique narrative. En découle une peinture ténébreuse d'une jeunesse incapable de contrôler ces pulsions payant pour cette outrance le prix fort, pour une histoire d'amour dégénérée entraînant un joli lot de macabés. Tout ceci me rappelle une certaine chanson qui conclut parfaitement la critique de ce film :



Les histoires d'a
Les histoires d'amour finissent mal
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le 11 déc. 2019

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