Un film digne d'un téléfilm diffusé sur France 3

Adaptation de l'affaire Alain Lamare, tueur et gendarme ayant terrorisé le département de l'Oise dans les années 70, "La prochaine fois je viserais le coeur" n'est finalement qu'une pâle retranscription des faits. 

Si le film se veut être un thriller, l'épisode de Faites entrer l'accusé lié à l'affaire est bien plus angoissant, mieux rythmé et mieux monté que ça. Tout est très plat, très linéaire, on n'arrive pas à être angoissé par ce type ou pour ce type. Certes il fout les jetons et se comporte bizarrement mais à aucun moment on ne retrouve cette sensation que nous devrions ressentir face à un thriller qui parle d'un tueur, et gendarme qui plus est. 

Pourquoi? Parce que le film est mal réalisé et mal écrit. On a l'impression d'être face à un téléfilm sur France 3 qui pourrait s'appeler "Meurtre dans l'Oise". La photo est laide, bien trop sombre (on arriverait presque à devoir relever le niveau de luminosité de notre télé tellement on voit rien); la mise en scène plate et inexistante, le jeu des acteurs laisse à désirer bref tant sur le fond que sur la forme, le film n'est pas bon. 

Ce qui n'aide pas du tout, c'est qu'à AUCUN MOMENT on a la sensation d'être dans les 70s, tu as l'impression durant tout le film que ça se déroule à notre époque et qu'on a juste mis trois pauvres 4L sur un trottoir pour faire illusion. Bref...

De plus, pour connaitre l'affaire originelle, Lamare a été arrêté mais déclaré irresponsable de ses actes ce qui signifie qu'il ne sera jamais jugé puisqu'il est considéré comme "fou" (la réalité des faits c'est que la gendarmerie voulait se débarrasser de cette histoire étant donné que ça aurait ternie leur image d'avoir un véritable tueur conscient de chacun de ses actes dans leur rang, un fou ça passe mieux, ça décharge toute responsabilité). Toutefois, officiellement, il a été déclaré "fou'", donc le film passe son temps à jongler entre ces deux choses là, le personnage de Franck a des visions etc. mais d'un autre côté on le sent complètement conscient de ce qu'il est en train de faire, il n'est pas dans un état de démence lorsqu'il commet ses crimes, il les prémédite au contraire. Donc a la fin t'as l'impression que le film, pour ne prendre aucun risque, se range du côté de l'irresponsabilité pénale et montre un Guillaume Canet complètement toqué alors que pendant plus de 1H30 on a vu un type précis, méthodique, pervers et mythomane qui n'avait aucun mal ni même aucun remords à faire tout ce qu'il fait (mais le film te rajoute des visions parce qu'il faut te préparer au fait qu'il est fou) breffffff.... (je souffle)

Bref, le film ne sait pas vraiment sur quel pied danser mais au delà des faits, le film est globalement très ennuyeux, mal rythmé, parfois mal joué. Regardez l'épisode de Faites entrer l'accusé, narré par Hondelatte, vous serez bien plus terrifié par le type.