Quelle est la vraie justice? (Ma vraie notre: 6,5/10)

Michael Douglas est le jeune juge Steven Hardin, idéaliste mais toujours contraint à acquitter des criminels à cause de lois procédurières absurdes leur permettant de filer en toute impunité.


Se rendant compte qu'il n'est pas le seul à vivre cette injustice, il entre dans un tribunal clandestin de juges dans le même cas que lui qui veulent faire régner ce qui, selon eux, est la vraie justice en éliminant les criminels acquittés.


La cause est louable et permets à des ordures de vraiment payer pour leurs crimes, chose qui satisfait grandement Hardin, mais le tribunal est faillible car enquête seulement en se basant sur des faits de la police et des médias sans rechercher de preuves concrètes sur qui est vraiment coupable ou non.


"J'ai l'impression que nous devenons comme eux" dit Hardin à un moment du film; phrase signifiant clairement que la fin ne justifie pas les moyens et que la vengeance n'est pas la justice.


Morale davantage renforcée par la traversée de l'enfer finale de notre héros dans un immeuble délabré poursuivis par des faux criminels s'étant avérés innocents et chutant littéralement dans des abysses métaphoriques symbolisées par des produits chimiques dangereux puni pour avoir cédé à la tentation du Diable et d'une "justice" discutable sans réelle morale.


Cependant, malgré ses qualités, on peut regretter que le film n'apporte pas de solution sur les problèmes procéduriers de la loi qui peuvent laisser partir des criminels en toute impunité. Est-ce pour éviter un éventuel tabou sur la remise en cause de certaines lois américaines ou pour laisser le spectateur faire sa propre interprétation sur ce qui devrait être la vraie justice?
Quand on sait que Peter Hyams est issu d'une famille d'intellectuels très proches du communisme, la deuxième hypothèse semble être la plus probable.


Le film a également un autre gros défaut se résumant en cette phrase
https://www.youtube.com/watch?v=yZj57gvsX44
En effet, alors que le film était vendu comme un thriller, l'oeuvre finale ressemble plus à celle d'un drame ou d'un film policier mélangeant les dilemmes moraux d'Hardin ainsi qu'une enquête servant de fil rouge ténu à l'intrigue vague peinant parfois à mettre en place une réelle progression fluide dans le récit. Cela pourrait être utile si ça permettait de développer plus tel ou tel personnage; sauf qu'à part Hardin et son mentor Caulfield, tous passent à la trappe que ce soit l'entourage/la famille d'Hardin ou les personnes entourant Caulfield.


Heureusement, tout cela est rattrapé par un climax bien ficelé et angoissant ainsi qu'un dénouement final bien amené.
A voir!

BlackBoomerang
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Douglas et Douglas

Créée

le 30 nov. 2021

Critique lue 39 fois

BlackBoomerang

Écrit par

Critique lue 39 fois

D'autres avis sur La Nuit des juges

La Nuit des juges
Ugly
7

Un polar démagogique

La Nuit des juges pose clairement le problème du pointillisme excessif de la loi américaine et des vices de forme qui minent les rouages de sa justice en relâchant des criminels évidents ayant...

Par

le 4 nov. 2016

10 j'aime

3

La Nuit des juges
Play-It-Again-Seb
7

Les nuits blanches du juge

Ce thriller qui marquait le retour au cinéma de Michaël Douglas après trois ans d’absence est plutôt méconnu. Ayant obtenu un succès très modeste en salles à sa sortie, il n’a pas non plus été très...

Par

le 13 déc. 2022

9 j'aime

5

La Nuit des juges
Voracinéphile
8

Requiem pour un fonctionnaire

A l'exception de sa dernière minute qui envoie ses cou*lles en hors-jeu, ce film est un providentiel plaidoyer réactionnaire pour la peine de mort et la notion de corruption d'un idéal. "La justice a...

le 28 juil. 2020

5 j'aime

Du même critique

Le Noël de Mickey
BlackBoomerang
8

Dickens et Picsou

À l'approche des Fêtes, il est courant de raconter des Contes de Noël aux enfants. Parmi eux, il existe une très célèbre histoire créée par le défunt Charles Dickens: Un Chant de NoëlCet ouvrage a...

le 24 déc. 2022

13 j'aime

16

L'Histoire sans fin
BlackBoomerang
9

L'Histoire d'Atreyu, de Bastien et du lecteur

Au moment où j'écris la critique de ce roman, je tiens à dire que je l'ai lu en un week-end tellement je le trouvais passionnant.Certes, j'ai déjà lu un livre en entier en un soir mais il était moins...

le 3 mars 2024

12 j'aime

126