En 2011, a eu droit à une lamentable guerre de producteurs en sortant à une semaine d'intervalle deux adaptations de La guerre des boutons, étant donné que le livre est désormais tombé dans le domaine public.

Je n'ai pas encore vu le film de Yann Samuell, mais il faut mettre les choses au point concernant le film de Barratier ; si on retire les fameuses guerres entre gamins, les fameux boutons et le Petit Gibus, c'est très différent du livre, car celui-ci se passe désormais durant la Seconde Guerre Mondiale, où l'arrivée d'une fille va provoquer des réactions en chaine...

Barratier puise toujours dans le passé (pas dans la nostalgie car ici, ça ferait désordre) pour raconter ses histoires, et La guerre des boutons est le terreau idéal pour cela. D'ailleurs, l'image légèrement jaunie et la musique renvoient à un tel passé, et je remercierais le réalisateur de ne pas avoir abuser de l'effet reconstitution.
Attention aussi aux affiches, aux résumés qui mettent en avant Le petit Gibus, car il est un personnage secondaire au profit de Lebrac, qui est le chef des garçons, et sur lequel va reposer toute l'histoire.
D'ailleurs, pour une fois, les enfants jouent souvent faux, car ça se voit que les phrases qu'ils déclament ne sont pas les leurs. Je ne voudrais pas comparer au film de Yves Robert, mais ça manque terriblement de spontanéité et de fraicheur dans leurs propos !
Il y a seulement le duo "vedette", composé de Lebrac et de Violette qui se débrouillent bien, car ils ont quelques jolies scènes (comme la scène des rideaux), et l'on voit un amour naitre en ces temps de guerre.

En fait, ce que raconte le film, c'est l'occupation, les rafles de juifs qui sont cachés et qui sont débusqués par un SS, ancien du village, car les fameuses guerres ne sont vraiment là qu'en tant que cahier des charges. En extrapolant, on pourrait voir dans l'affrontement de ces deux bandes de gamins un reflet de la guerre, avec la cruauté que cela comporte.

Comme un tel film ne peut pas tenir que sur les enfants, il y a des adultes, et un casting bien maousse, entre Guillaume Canet, Laetita Casta et les habituels Kad Merad et Gerard Jugnot, ce dernier étant mauvais mais à un point...
Les autres sont plutôt bons, mais soit leur histoire n'est pas assez développée (surtout celle avec Kad Merad), soit on veut donner un biscuit à Guillaume Canet pour étoffer son personnage un tant soit peu.

Peut-être que le public va se sentir berné de l'éloignement profond que constitue ce film par rapport au livre de Pergaud, mais je dois admettre que ce film a été une petite surprise, car si il est loin de défauts majeurs, il y a quelque chose d'osé de lier un tel roman populaire et l'occupation. Sur ce point-là, reconnaissons au moins le mérite aux auteur de ne pas avoir fait un simple copier/coller. Disons que c'est une variation de l'histoire qui ne manque pas d'intérêt.
Boubakar
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le 16 déc. 2012

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Boubakar

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