Ayant vu la version de Yann Samuell assez récemment, je ne pourrai pas trop m'empêcher de comparer. A vrai dire j'avais entendu tellement de mal des deux que l'autre avait été une relative bonne surprise, alors peut-être que celui-ci aussi me ferait passer un bon moment... Ben pas trop.

Déjà, l'idée de placer l'intrigue pendant l'Occupation, c'est pas mal, la guerre dans la guerre, situer une querelle de villages dans un conflit majeur, relativiser les rancunes, s'unir pour accomplir quelque chose de supérieur, toussa toussa... Mais c'est à peu près tout ce que j'ai trouvé de bien dedans.

En premier lieu, j'ai été surpris de constater que la Guerre des Boutons en elle-même s'arrête au milieu du film, pour devenir un sous-Monsieur Batignolle où on voit à peine les gamins. Remarque, c'est peut-être pas plus mal vu le niveau de jeu de ces derniers, en particulier Petit Gibus, dont j'ai eu du mal à comprendre une réplique sur trois.

Ensuite, c'est quoi ces gros sabots de film parodique ? Et vas-y que je te pose le gros moment d'émotion à coups de "elle passe au vélo au ralenti, je fais un plan serré sur Canet, re-plan sur elle en vélo, plan encore plus serré sur Canet maintenant bouche grande ouverte". Il pouvait aussi mettre Ti Amo en fond sonore ça aurait pas été moins subtil. D'ailleurs parlons-en du fond sonore : grosse musique grandiloquente, les batailles dans les champs essaient de devenir la bataille de Minas Tirith, mais ça reste 20 gamins avec des bâtons dans un champ de blé. Mais en plus énervant... Y a aussi les travellings à la grue jusqu'à 40m de haut par-dessus des champs saturés de jaune (y avait un prix sur les filtres ?)
On sent que l'on cherchait de l'épique, mais ça donne un ensemble indigeste quand on attendait quelque chose de frais et touchant.

Et puis en vrac, Monsieur Barratier, au chrono vous faisiez la course en tête, c'était à Yann Samuell de faire vite, comment se fait-il qu'il ait eu plus de bonnes idées que vous : l'intégration de(s) femmes dans l'intrigue, le mot de passe du clan des Longeverne, faire une vraie fin, avec la réussite de Lebrac... Lui, pour gagner du temps, a sacrifié les retouches numériques et dû laisser des pylônes EDF, à la limite ça me choque moins que vos efforts de grandiloquence...
spirifer
4
Écrit par

Créée

le 5 mai 2014

Critique lue 956 fois

14 j'aime

6 commentaires

spirifer

Écrit par

Critique lue 956 fois

14
6

D'autres avis sur La Nouvelle Guerre des boutons

La Nouvelle Guerre des boutons
spirifer
4

On parle de quelle guerre, là ?

Ayant vu la version de Yann Samuell assez récemment, je ne pourrai pas trop m'empêcher de comparer. A vrai dire j'avais entendu tellement de mal des deux que l'autre avait été une relative bonne...

le 5 mai 2014

14 j'aime

6

La Nouvelle Guerre des boutons
batman1985
3

La guerre des clichés

J'avais échappé jusque-là à Christophe Barratier et son cinéma populaire. Le réalisateur avait connu le succès avec Les Choristes que je n'ai toujours pas vu. Le hasard a voulu que je croise la route...

le 12 janv. 2016

7 j'aime

1

La Nouvelle Guerre des boutons
Critique-film
7

Critique de La Nouvelle Guerre des boutons par Critique-film

Le nom de Christophe Barratier, dans le cœur de tous les Français, est associé au succès populaire des Choristes (8,5 millions d'entrées !). Son univers est toujours marqué par un style vieille...

le 22 déc. 2011

4 j'aime

Du même critique

Maus : L'Intégrale
spirifer
10

Des Souris et des Sous-Hommes

Art Spiegelman, auteur de BD, veut raconter le parcours de son père, Juif polonais, depuis ses années 30 prospères jusqu'à son retour du camp d'Auschwitz. Il explore le passé de Vladek, dans de long...

le 20 nov. 2013

33 j'aime

22

Shining
spirifer
9

Danny ze Lloyd

Fan du bouquin, j'avais entendu et lu que le film ne le respectait pas du tout. Ca m'a gêné en l'apprenant, mais au visionnage je suis passé outre, tant l'histoire est différente, le sujet...

le 24 juil. 2013

33 j'aime

6

Pourquoi j'ai mangé mon père
spirifer
10

Pourquoi j'ai mangé ce livre

Il fallait une oeuvre à laquelle je porte un attachement particulier pour ma 100è critique. Il s'agit d'un livre que j'ai eu à lire en 3è, en français, et que je n'ai jamais vraiment reposé. Ce livre...

le 28 nov. 2013

27 j'aime

1