La Mousson
7.1
La Mousson

Film de Clarence Brown (1939)

Mélo flamboyant typique des années 30.


Une lady anglaise désabusée, à la vie un peu dissolue (standards de l'époque), tente de séduire un jeune et beau docteur Indien lorsqu'une catastrophe naturelle suivie d'une épidémie frappe la principauté de Ranchipoor..


Le film bénéficie de superbes effets spéciaux en ce qui concerne la catastrophe naturelle, étonnants pour l'époque.
Il bénéficie également d'une excellent casting :
Tyrone Power est beau à tomber par terre et plein de douceur,
Myrna Loy est au plus haut de son charme et de sa vulnérabilité,
Georges Brent est impeccable dans un rôle fort intéressant,
Et Maria Ouspenskaya en Maharani est royale et pleine d'autorité. Un personnage fascinant.
C'est un casting, certes, peu autochtone, mais à l'époque ce n'était même pas une option et on ne peut pas voir une oeuvre rétroactivement. C'est ce que je pense. Le white washing systématique est quelque chose qui doit cesser mais je ne méjugerai pas la qualité d'un film passé parce qu'il l'a fait. Voilà.


Le film, outre son histoire d'amour impossible, régie par le code Hays, possède également un niveau métaphorique sur l'Inde, son devenir, son futur.
Lady Esketh (Loy) représente les anglais (d'Angleterre) décadents; Rama (Power), l'Inde pure et à l'avenir éduqué. Lavé par la pluie de son passé colonial (Loy et la statue de Victoria submergée), il part vers l'indépendance. On peut même voir Tom (Brent) comme l'anglais devenu indien (la Maharani lui dit même qu'il est l'un des leurs), ceux installés là-bas depuis toujours et qui avaient été adoptés par l'Inde et l'avaient adoptée en retour.
J'y vois peut être beaucoup trop mais, j'ai trouvé que cela collait pas mal lors de ce revisionnage.
En tout cas, le film évite en grande partie les écueils du manichéisme colonial. Pour l'époque, c'est important de le noter.


Si on passe par dessus le côté mélo qui peut ne pas plaire à tout le monde, on se trouve tout de même face à une galerie de personnages moins factices et légers qu'il n'y parait et leurs épreuves aussi bien physiques que psychologiques sont vraiment bien menées.


Entre tremblement de terre, inondations, pluie diluvienne et choléra, Myrna Loy étincelle de beauté et de délicatesse face à un Tyrone Power convaincant et plein d'une force tranquille.

Créée

le 18 mai 2021

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Anilegna

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