Rarement un titre n'aura été si trompeur, il n'y a pas grand chose dans ce film sur les conséquences d'une « mauvaise éducation », plus clairement la pédophilie. Ce qu'on pouvait penser être le coeur de l'histoire, les actes pervers d'un prêtre sur des enfants, n'est que vaguement présent et n'a pour but que de rendre le propos plus choquant. Mais Almodovar confond provocation et vulgarité, et au contraire de défendre la cause des minorités sexuelles, qu'on sait pourtant proche de ses préoccupations, il en donne une image réduite à sa plus simple perversion. Détestable dans le fond, la forme n'a, comme d'habitude, rien d'époustouflante. Almodovar ne doit sa réputation qu'à l'exploitation outrancière de personnages décalés.