La Mauvaise Éducation par Cabro
Honnêtement, c'est une déception.
Le pitch est pourtant encourageant mais la mayonnaise ne prend pas. L'idée dÁlmodóvar est bonne et l'on pouvait s'attendre à ce qu'il réussise avec brio à nous plonger dans la vie de deux petits garcons qui découvrent leur homosexualité, et ce, dans une école religieuse au beau milieu des années 60. Cependant, vous vous doutez bien que pour parler homosexualité, religion et huis clos dans une telle institution, un minimum de délicatesse est prescrit. Or Pedro n'y va pas de main morte dans "La Mauvaise Éducation". Loin s'en faut ! Il se jette les deux pieds en avant et tombe dans l'excès et les clichés.
Ce n'est à mon sens pas normal de ne voir comme homos que des travestis jouant les divas ou d'avoir un prêtre pédophile qui, après des années de service, décide finalement de fonder une famille (bonjour la conviction d'une part et la notion de justice d'autre part là-dedans !). Le problème de drogue de l'un des héros est bien trop vite expédié et ne mène pas à grand chose. Aucune explication.
De plus, le faux rythme est désagréable. Nous sommes perdus entre plusieurs époques et plusieurs récits étant donné que l'on assiste à la vie des personnages jeunes, à leurs retrouvailles et au tournage d'un film. On dirait que le réalisateur se cherche, qu'il n'est pas décidé quant au ton de son film. Du coup. il mélange tout, quitte à ce que ca ne soit pas digeste.
Donc vous l'aurez compris, la réflexion est pauvre malgré les grands airs que se donne le film. Il n'y aucune morale et trop peu d'explications. Seulement voilà, c'est quand même Almodóvar qui est aux commandes et (seule consolation) il nous délivre une oeuvre plutôt jolie.