J'ai trouvé ce volet beaucoup moins bon que les précédents. La note est sans doute sévère mais c'est vraiment dû au fait que je trouve l'épisode très paresseux, mal monté, manquant de rythme et de finesse par rapport aux précédents. C'est très étonnant de voir que dans cette série, les mêmes ingrédients ont donné des résultats très différents.

Mettons un peu d'ordre !

Le 1er épisode ("La panthère rose" / "The pink Panther", 1963) est une romance policière classique sans grand intérêt et désormais bien daté. Malgré sa lenteur, ce film propose cependant quelques scènes très amusantes grâce à un personnage secondaire gaffeur et attachant : l'inspecteur Clouseau. Le succès fut au rendez-vous mais ce fut une surprise !

Le 2ème épisode ("A shot in the dark" mal traduit par "Quand l'inspecteur s'emmêle", 1964) est un pastiche très soigné de film policier (plus précisemment du "Whodunit"). On se retrouve dans un manoir où Clouseau doit "tout simplement" découvrir qui est le meurtrier parmi les convives. Il n'y a aucun lien avec le premier épisode car cette "suite" est en réalité l'adaptation d'une pièce de théâtre de Blake Edwards dans laquelle ce dernier a inclus, au dernier moment, le personnage de l'inspecteur Clouseau. L'intérêt du film réside dans la capacité de l'inspecteur à résoudre l'enquête malgré son immense incompétence et une série de gaffes incroyables. Ce sont ces gaffes qui le font avancer dans sa quête de vérité. Elles lui permettent aussi de construire une improbable histoire d'amour avec la jeune héroïne qu'absolument tout soupçonne. En ce sens, le destin semble dire à Clouseau : "Ne t'inquiètes pas, malgré toute ton incompétence, tes gaffes chaotiques et ton idiotie crasse, je ferai tout pour que tu réussisses ton enquête". En ce sens, Clouseau est un héritier direct des maîtres du burlesques. Buster Keaton lutte contre les éléments et, par sa persévérance, finit par réussir dans sa quête. Monsieur Hulot voit un monde lui échapper et cela permet à Tati de décrire une époque avec poésie. Clouseau résout des enquêtes compliquées alors que tout porte à croire qu'il en est incapable !

A noter qu'un film, sans Peter Sellers et Blake Edwards, a été réalisé en 1968 ("L'infaillible inspecteur Clouseau" / "Inspector Clouseau"). Blake Edwards a eu des différents artistiques et n'a pas voulu le réaliser.

Le troisième épisode de la série ("Le retour de la panthère rose"/"The return of the pink Panther", 1975) est donc la suite directe du premier. Il n'est pas proposé dans le coffret DVD rose disponible à la vente alors qu'il s'agit d'un film de grande qualité, tourné avec un petit budget et énormément de gags. Dans ce film, Peter Sellers se montre en grande forme par ces facéties qui ne sont pas sans rappeler Chaplin, Keaton et Monsieur Hulot. On y trouve le rythme totalement burlesque qui caractérisera tous les films suivants.

Le quatrième volet ("Quand la Panthère rose s'emmêle" / "The Pink Panther Strikes Again", 1976) est, pour moi, un monument de la série. En toute logique, les auteurs s'aventurent davantage dans le registre du burlesque pur. Avec ce film, l'inspecteur Clouseau rentre dans la modernité. Il débarque notamment dans une boîte gay, ce qui donne une séquence musicale très drôle. L'intelligence réside dans l'articulation des gags qui forcent le destin, la musique et la radicalité des deux personnages principaux (Clouseau et son ancien supérieur devenu un fou dangereux). Malgré des ingrédients similaires aux précédents films, le résultat est complètement renouvelé. Je le considère comme un petit chef-d'œuvre d'humour.

Puis arrive le cinquième volet ("La malédiction de la panthère rose" / "Revenge of the Pink Panther", 1978) a qui j'ai attribué 3/10. Ce film est tout simplement mauvais à tous les niveaux : réalisation à la hache, pas de rythme, pas d'originalité. Même Peter Sellers offre une prestation médiocre. Seul Dreyfus, quand il se trouve face à Clouseau, m'a fait esquisser un ou deux sourires.

Peter Sellers est mort en 1980. Un sixième volet est réalisé par Blake Edwards ("À la recherche de la panthère rose" / "Trail of the pink panther") en 1982. Le film est dédié à Peter Sellers (« le seul et unique inspecteur Clouseau »). Il rassemble une nouvelle fois les personnages de la série et des scènes des films précédents sont recyclés pour faire apparaître Peter Sellers. Je n'ai pas encore vue ce film. Je mettrai à jour cet article quand ce sera fait.

Blake Edwards a réalisé un septième épisode en 1983 ("L'Héritier de la Panthère rose" / "Curse of the Pink Panther"). Je ne l'ai pas vu non plus. Il semble y avoir une tentative de renouvellement de la part de Blake Edwards. Mais les avis restent tout de même globalement négatifs.

En 1993, Blake Edwards réalise un huitième volet ("Le Fils de la Panthère rose" / "Son of the Pink Panther") avec Roberto Benigni qui incarne le fils de Clouseau. Je ne l'ai pas vu. Les critiques proposés ici ou sur Allociné sont très négatives...

Enfin en 2006, un remake du film initial ("La panthère rose" / "The pink panther") est réalisé par Shawn Levy. En 2009, une suite de ce remake (La panthère rose 2" / "The Pink Panther 2") est réalisé par Harald Zwart. Steve Martin reprend le rôle de Clouseau avec plaisir. Les avis sur ces deux derniers films sont assez divers, parfois bonnes, ce qui aiguise ma curiosité. Je mettrai à jour cet article quand j'aurai vu ces deux films.

A suivre...

Beebop
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le 3 févr. 2023

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