La Liste de Schindler par Bung

Spielou, ce n'est pas le réalisateur le plus finaud que nous ayons sur cette Terre qui n'a, il est vrai, pas tourner rond pendant une certaine période, la faute à certains affreux qui ont cru qu'il fallait faire disparaître une population entière pour une meilleure répartition des richesses.

Un nazi aurait donc (j'utilise le conditionnel, parce qu'il semblerait qu'il y ait un doute sur la véracité historique... d'un nazi utilisant les j-Juifs comme main d'oeuvre dans son usine) sauver ce qu'il pouvait avec ses moyens.

Le postulat est plutôt sympathique, et pouvait offrir un point de vue original sur la seconde guerre mondiale. Prendre un nazi pour parler d'un génocide que ses comparses ont mené, c'est plutôt un bon choix si on veut éviter une des tares de la production cinématographique: le manichéisme bête à outrance, fichtrement pénible parce que, au fond, tout le monde est d'accord (mis à part quelques égarés) pour dire que ce n'est pas bien.

Et, étrangement, c'est complètement raté.

En fait, Spielou se sent obligé de faire un docu-fiction et nous livre du coup une vision banale des rafles des j-Juifs. Vous apprendrez, donc, après de nombreuses minutes pénibles pour leur lourdeur, que les nazis... Ce sont des méchants. Bon, fort bien. Après, on nous montre les nazis des camps de concentration et de l'usine méchants et stupides (la scène du flingue qui s'enraye... Wtf ?). Ok, on a compris. Mais bon, ce n'est pas suffisant, alors, constamment, le bonhomme en rajoute une couche. Presqu'au point de me rendre indifférent au sort des j-Juifs, ce qui est un comble pour un film cencé en parler.

C'est d'autant plus navrant que la forme ne suit pas. Il ne pose pas sa caméra, le noir et blanc est convenu, nous torche des scènes de sexe pour appâter le chaland et pseudos-jurés des divers festivals en carton et, si il tente d'exploiter ce noir et blanc occasionnellement, c'est pour nous assommer soit avec des symboliques lourdingues à faire passer le Hollandais Violent pour un expert du trait nanométrique soit avec des symboliques dont le moindre indice est introuvable dans le film en lui-même, ce qui est en soit l'antithèse même de l'art cinématographique.

En parlant de Verhoeven, il a fait un film qui s'appelle Black Book, un film autrement plus intéressant et qui, lui, m'a intéressé au sort des personnes dont on parle. Le film dont on parle ici n'est qu'une bouillie, qui reste mangeable, certes, mais il y a largement mieux dans sa thématique.