Les guerres sont une source d'inspiration inépuisable pour les artistes en tout genre, et sur la Seconde Guerre mondiale, les cinéastes ne semblent jamais tarir d'idées - plus ou moins bonnes. Heureusement, il y a parfois une oeuvre qui sort du lot, et c'est le cas de La liste de Schindler. Le premier mot qui me vient à l'esprit quand j'y pense, c'est "humain". Tout d'abord à cause des nombreuses scènes se concentrant sur des visages, des noms, des individus, et non pas sur des groupes auxquels il est plus dur de s'identifier, dont on partage moins les émotions. Le film a de ce fait le défaut de traîner parfois en longueur, lesdits plans étant particulièrement longs, mais cela apporte une dimension sacrée au caractère humain de ce peuple que les nazis tentaient justement de déshumaniser. L'autre raison pour laquelle le mot "humain" est assez représentatif à mes yeux, ce sont les portraits nuancés des personnages, en particulier celui de Schindler. En effet, il n'est représenté ni en tant que nazi machiavélique, ni en tant que héros dénué de défauts, mais tout simplement en tant qu'homme : avec ses faiblesses, sa quête de l'argent, des femmes, du pouvoir, mais aussi ses qualités, sa bonté, sa générosité, son culot vis-à-vis des nazis, son humilité lorsqu'il regrette de ne pas avoir sauvé plus de vies.