Plus de 3 heures ont été nécessaires pour adapter le roman-feuilleton de Stephen King sur le couloir de la mort d'une prison de Louisiane dans les années 30. "La Ligne verte" est certes un peu long mais l'histoire vaut largement la peine de rester jusqu'au bout.
Comme la plupart des films dans lesquels tourne Tom Hanks, "La Ligne verte" est une petite leçon de vie. Celle d'un grand gaillard, doté d'une sensibilité extraordinaire, qui est fatigué de la lutte incessante des hommes entre eux et qui voit la mort comme une délivrance.
Et pour camper un tel personnage, il fallait un acteur d'envergure (sans mauvais jeu de mots). Il a été trouvé en la personne du regretté Michael Clarke Duncan, nommé à l'Oscar du meilleur 2nd rôle en 2000 et qui a été coiffé au poteau par Michael Caine pour un film dont personne ne se souvient ("L'Oeuvre de Dieu, la part du Diable"). L'attribution de ces récompenses m'échappe parfois ...
L'acteur américain est grandiose. Il est rempli d'un magma d'émotions qu'il arrive à retransmettre à l'écran de telle sorte que toutes vous assaillent. Vous prenez ça en pleine face. Les prestations d'acteurs aussi impressionnantes sont rares.
Le risque aurait été qu'à côté, toutes les autres prestations d'acteurs paraissent fades. Par je ne sais quel miracle, ce n'est pas le cas !
Au contraire, j'ai été estomaqué par celle de Doug Hutchison qui campe Percy Wetmore, un gardien sadique et absolument détestable. On a tellement envie de lui coller des pains depuis notre canapé que Hutchison a finalement réussi son coup : créer en nous des émotions très fortes.
S'agissant de Tom Hanks, comme dans ses autres films, il adopte un jeu sobre mais efficace et terriblement humain. Un monsieur tout le monde un peu extraordinaire en somme.
Bref, tout était bon pour que le film soit grandiose. C'est finalement le cas : l'histoire est passionnante, les personnages sont attachants ou repoussants mais ils créent tous en nous un sentiment, la réalisation de chaque plan est soigné, la morale de l'histoire est subtilement délivrée (j'entends par là que ce n'est pas une morale bien lourde qui arrive avec ses gros sabots), etc ...
Le seul reproche que je pourrai lui faire c'est à nouveau sa longueur : certaines scènes auraient pu être raccourcies ou coupées, le film n'en aurait que gagné en rythme !