Grosse bisserie qui tâche au rythme et à l'ampleur semblant narguer le plus gros des blockbusters. Il faut aimer le gras ou être familier un minimum vu comme ça mixe à tous les étages mais étant coutumier du Tamoul, on retrouve vite ses marques. Le culte du héros divin est ici porté à son paroxysme sous 40 millions d'image de synthèse, le héros typiquement Hindi, irréprochable et lumineux devant lequel les pauvres s'agenouillent et pleurent miséricordieux. Toi aussi, pleure !


Le prince perdu élevé dans l'innocence d'un village reculé derrière une gigantesque montagne de cascades infranchissable qui décide de se dépasser puis de prêter serment d'amour à une inconnue (bonjour Zu ?...) pour délivrer une femme qu'il ne sait pas encore sa mère, emprisonnée elle depuis 25 ans par le frère ennemi Bhallaladeva qui règne lui d'une main de fer sur le royaume, écrasé sous le poids de son égo tyrannique alors qu'il jalouse l'aura divine d'un demi-frère prétendument mort. Gros plans zoomés, attaque !


Il nous faut de l'épique à haute dose. Enlevons le trop plein de chansons pour les remplacer par une bataille géante Hobitienne d'une heure à elle seule. Mixons de l'improbable quitte à délaisser le peu d'histoire qu'il restait pour se concentrer sur un flashback ou père, frère et grand-mère sont comme toujours joués par les mêmes acteurs histoire de les déifier davantage.


On retrouve les emblèmes à la Game of thrones, le lion du frère ennemi contre le cheval de Baahubali. Le héros choppe son cheval au galop comme Legolas (alors qu'on se souvient que ça a été fait à la base pour palier une erreur de placement d'Orlando mais comme c'était cool, on le pique !). Pour en faire plus, il enfonce les rangs adverses comme dans un jeu à la Dynasty Warriors.


On chevauche des éléphants à la tête de son armée et pour en faire plus, cette armée primitive mais innombrable est un mixe entre les Smokers de Waterworld et des Klingons (si, si, ils parlent Klingons les mecs !).
On dévale des pentes de montagne en luge comme dans Willow et pour en faire plus, on découpe celle-ci non pas dans un bouclier ni même un tronc d'arbre mais carrément dans un rocher.
On carbonise des divisions à coups de choses enflammées comme dans Troie. Pour en faire plus, on mixe ça avec L'attaque des clowns de Saviour of the soul 2 (mouahah !).
On maîtrise des taureaux à mains nues comme dans Karate Bullfighter.
On cisaille et dépèce avec des chars à lames comme dans Ben Hur. Pour en faire plus, on fait un char Mad Max avec une grosse scie circulaire horizontale devant.
On fait voler les légions ennemis comme dans Asterix, etc, etc.


Au bout de 2h30, on comprend le titre du film : "the beginning". Baahubali n'a même pas été fichu de conclure quoi que ce soit ni dans son histoire principale ni dans son flashback, et le tout s'arrête brutalement sur un teasing de la suite qui n'a absolument rien à voir.


Mais c'est pas grave, toi aussi, prosterne-toi et pleure devant le magnétisme de Baahubali, tombeur de folie qui te fait des tatouages sans que tu t'en rendes compte, qui se mixent avec les siens en plus ! Guerrier de légende réputé mort à la naissance qui escalade une montagne de cascades à main nue et finit par faire un arc avec une branche pour aller plus vite (?). Bouge ta tête sous la cascade !


Faisons fi de la misogynie infecte sous-jacente - nombreux gros plans humides et autres excitations hormonales de la caméra à la vue du moindre bout de chaire féminine, entre autre - du jeu d'acteur qui confond un peu trop intensité avec pétrification faciale et du culte du leader irréprochable illuminé par la grâce de Bouddha répété ad nauseam et profitons d'un spectacle qui semble crier à chaque seconde : regardez comme on envoie la purée nous aussi !

drélium
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Dévalement de pente extrême et Bollywood & Ko

Créée

le 14 mai 2017

Critique lue 1.5K fois

27 j'aime

5 commentaires

drélium

Écrit par

Critique lue 1.5K fois

27
5

D'autres avis sur La Légende de Baahubali - 1ère Partie

La Légende de Baahubali - 1ère Partie
Xidius
8

Baahubali, c'est de la balle !

Malgré sa misogynie latente, sa facture technique parfois totalement à l’ouest, le « charisme » bien particulier du héros, son final abrupte pour annoncer la deuxième partie ou encore certaines...

le 23 sept. 2015

18 j'aime

1

La Légende de Baahubali - 1ère Partie
Bastion
2

Baahubali dans son berceau... (voyage au bout du nanar 26)

Bon... j'avoue, j'ai décidé d'écrire cette critique, uniquement à cause de la chanson paillarde ! Certes, Baahubali dans son berceau, ne bandait pas comme un taureau, vu qu'il risquait la noyade...

le 8 août 2017

11 j'aime

6

La Légende de Baahubali - 1ère Partie
dagrey
7

Par delà la cascade...

Shivudu, recueilli par des villageois après que la femme qui le protégeait se soit noyée, grandit au pied d'une immense cascade. Malgré l'interdiction de sa mère adoptive, il a toujours voulu...

le 9 juin 2016

5 j'aime

1

Du même critique

Edge of Tomorrow
drélium
7

Cruise of War

Personne n'y croyait mais il est cool ce film ! Dingue ! On aurait juré voir la bouse arriver à 100 bornes et voilà que c'est la bise fraîche ! Doug Liman reprend pourtant le concept de "Un jour sans...

le 23 juin 2014

202 j'aime

31

World War Z
drélium
2

Brade pire.

Misérable. Pire film de zombies. Je m'attendais à rien et j'ai eu rien. J'ai même eu plus que rien, ou plutôt moins que rien. Il n'y a rien. Les seules scènes valables sont les trois moments...

le 5 juil. 2013

180 j'aime

66

Requiem pour un massacre
drélium
10

Va et regarde la guerre

Il y a peut-être un micro poil trop de gros plans de visages pétrifiés qui mettent en évidence un fond légèrement binaire comparé à d'autres œuvres plus ambigües et analytiques. Il n'est pas question...

le 26 avr. 2011

175 j'aime

18