Je suis allée voir La La Land un peu à reculons, à cause de l’énorme battage médiatique qui l’a entouré.
Certes, Damien Chazelle montre et démontre qu’il aime le cinéma, et qu’il aime ceux qui font et ont fait le cinéma. Les références aux grands films de l’histoire du 7ème art sont omniprésentes — à nous de les voir comme un hommage ou comme un artifice facile. La maitrise technique du réalisateur, déjà fortement affirmé dans Whiplash, se confirme ici dans un film sublimé, où tous les détails concourent à un grand tableau élégant, digne d’un chef d’œuvre.
L’histoire des deux héros titille gentiment la machine à rêves d’Hollywood. Mais je n’ai pas été émue ni captivée par leurs turpitudes somme toute assez banale. Damien Chazelle nous montre les ficelles et les limites d’Hollywood, d’en rappeler les références tout en y ramenant une réalité ordinaire. D’une première partie légère, musicale et aussi sucrée qu’un bonbon, le film glisse lentement vers les compromis et le pragmatisme.
Je refuse cependant de qualifier La La Land de comédie musicale. Peut-être est-ce parce que je n’ai pas accroché aux chansons, mais pour moi dans une comédie musicale, les parties chantées font autant avancer l’histoire que le reste. Ici les chansons ne sont qu’un accessoires, un miroir pour exacerber les sentiments des personnages - il faut dire que Ryan Gosling ne pas du genre à s’épancher facilement. Seule la scène d’ouverture et son plan séquence relevait du genre.
J’ai apprécié regarder La la Land, mais plus pour la virtuosité de la réalisation que pour son histoire. Et si caresser dans le sens du poil Hollywood en lui rappellent son âge d’or permet à Damien Chazelle et à d’autres réalisateurs de sa génération de s’affirmer, alors tant mieux.