Boom ! "Mais, euh... attendez, qu'est ce que..." Boom ! " Mais dis donc, Matt, qu'est ce que tu fous là?" Bang bang bang (explosion beaucoup trop cool) "Bon, j’arrête mes questions..."
Voila le résumé de ce qu'il s'est passé dans ma tête pendant les 10 premières minutes du film.


Sur près de 9 000km de la Grande Muraille, Matt Damon et Pedro Pascal, mercenaires européens aussi cyniques que barbus tombent (quasiment fortuitement) sur le gigantesque mur au détour d'une (toute petite) dune. Par chance (ou simple facilité scénaristique), ils se trouvent pile poil face à la porte principale du puissant Ordre Sans Nom, ultime gardien de la muraille, silencieux protecteur de la Chine. En effet, un si gros mur peut paraître un peu démesuré pour des méchants cavaliers Mongols (ou autre envahisseur mexicain, quoi que...). Il est en réalité construit pour défendre l'Empire du Millieu des vagues dévastatrices de lézards verts géants, envoyés par les Dieux en punition de l'avidité des hommes.


Nous voila embarqué pour 1h45 où l'on ne respire plus, noyé dans un torrent d'action, de phases de combat chorégraphiées et explosives. Le répit qu'apporte les quelques (mauvaises)scènes entre les batailles parvient juste à replacer nos yeux en face de leurs orbites pour encocher la prochaine flèche.
Il faut cependant conserver son regard sur l'action et ne pas trop regarder du coté du scénario. En effet, on peut regretter l’absence totale de profondeur du coté des personnages, tout comme le manque cruel d'exploitation de l'univers dans lequel cette légende nous projette. Mis à part une rapide plongée à l'encre de Chine dans une scène qui nous dépeint la raison du déferlement systématique des monstres tous les 60 ans, on n'apprend rien d'autres sur le reste du royaume... Les dialogues sont plats, vides, les hésitations morales bancales et sans véritable intérêt ni pour le film ni pour notre propre réflexion personnelle...


Evidemment, c'est le genre de film qui demande de laisser de coté sa recherche de vraisemblance, pour lequel il faut abandonner la possible gravité d'un cinéma réaliste. On dépose ça au comptoir à popcorn avant d'entrer dans la salle et on le récupère à la sortie.
Mais si on débranche ce cerveau critique, cette lecture rationnelle d'une énième adaptation de légende mythologique, là, on se régale. Peut-être est-ce mon âme enfantine qui s'esclaffe devant ce genre de situation, mais le rendu des combats était incroyablement prenant. Une armée colorée, sur-entraînée pour cet unique lutte, d'une discipline de fer. Chaque contingent a en effet un rôle bien particulier sur la muraille (enfin, sur la minuscule portion de celle ci où se trouvent nos deux européens). Les héros ne déméritent pas leur titre! Agilité, technique, œil de lynx, ils ont tout! Une démonstration spectaculaire!


Ce n'est donc définitivement pas un très bon film. Il reste cependant un bon défouloir, une bonne décharge d'adrénaline. Ça défoule, ça saigne, ça sent la sueur et la poussière, ça pique les yeux d'effets spéciaux... Si c'est ce qu'on recherche, sur ce plan, on est pas déçu!


Et pour finir, le film ne tombe pas dans une dernière banalité. J'ai étrangement et agréablement été surpris par le dernier mantra sous entendu de Damon, dans la dernière image...


Always, Bros before Hoes

Créée

le 23 janv. 2017

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