Exilé sur le sol au milieu des huées, Ses ailes de géant l'empêchent de marcher

On a un très beau film de Herzog ici, en même pas 40 min il parle pelle même : du portrait de l'un des plus grand sauteur à skis des années 70, des dangers de la profession, de présenter des moments d'une grande poésie, ainsi que cette peur qui pousse ces sportifs à sauter et à risquer leurs vies mais cette peur que nous avons tous et qui nous pousse à vivre.


Parce que ce Steiner est une personne juste extraordinaire, même avec des handicaps (il fait le saut en dessous des autres car sinon quand ils font 140 m de saut lui en fait 170 m) il les défonce quand même ! Puis ces interventions, souvent un peu énigmatique, montre cet homme tirailler entre sa passion du saut à ski et de l'exaltation que cela procure, le danger hallucinant de ce sport et du talent de ce jeune homme (les chutes sont vraiment douloureuses à regarder) ainsi que la difficulté qu'il a à accepter son succès auprès du publique où l'on ne sais pas si ils attendent qu'il réussisse ou qu'il chute...


Sinon il film incroyablement bien ce sport, avec ces caméras qui filment ses sauts au ralentie. Il y a une majesté et une grâce là dedans que je ne saurais expliquer. Comme les oiseaux, pendant un court moment ces hommes arrivent à voler et c'est sublime. D'ailleurs le ballet de pigeon vers le milieux du film et là encore très élégant.


Mais pour revenir sur ce sportif et personnage il y a une scène où il explique avoir eu un corbeau une fois qu'il a nourrie et chatouiller, mais (peut-être par la façon dont il le nourrissait) il perdait ces plumes et n'était plus capable de voler. Il ce faisait alors battre par ces comparses corbeau, en voyant cette souffrance il fût obliger de la tuer. Je pense que cette anecdote est un comme miroir un peu déformé de Steiner. Sauf que lui contrairement au corbeau il peut voler, il est exclue des autres car lui contrairement à tous il arrive à voler. C'est ce qui le rend si impressionnant mais en même temps ce qui l'isole.


C'est un portrait très intéressant, d'un homme complexe, retranscrivant des problématiques que je ne connaissais pas, en plus d'être poétique, beau et stressant c'est un film qui parle très justement et avec beaucoup de pudeur de tout ces thèmes.


Bref Herzog le boss.

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le 22 juin 2020

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