Tahei et Matashichi sont deux paysans qu'une guerre a laissé sans les richesses, ni la gloire ou la réputation de valeureux soldats dont ils auraient aimé être couverts pour rentrer chez eux. C'est alors que le hasard met sur leur route un fabuleux trésor d'or.

Cette découverte conduira nos deux nigauds, qui multiplieront tout au long de l'aventure les bourdes et les preuves de leur couardise doublée de leur cupidité, dans une épopée épique et une aventure picaresque. Escortés par un militaire de premier ordre, le général Rokurota, joué par Toshiro MIFUNE, l'acteur fétiche du réalisateur et l'héritière d'un des clans qui s'affrontaient alors dans ce japon féodal du moyen-âge, la rebelle et farouche princesse Yuki.


Akira KUROSAWA, développe dans cette comédie populaire et légère aux parfums de roman chevaleresque à la sauce japonaise, quelques uns de ses thèmes de prédilections. Dépeignant des personnages profonds et dénués de tout manichéisme à travers lesquels il dénonce les traditions patriarcales mais aussi les notions de fidélité qui revêtent au Japon une aura presque mortifère.


Mêlant habilement et avec un sens du dosage exemplaire humour, tendresse et ironie, pour traiter des thèmes universels, A. K. confirme de par sa mise en scène virtuose, son sens du cadre absolument fascinant et sa lumière d'une rare précision qu'il est bel et bien l'un des plus grands réalisateurs de l'histoire du cinéma, et que son influence sur nombre de réalisateurs majeurs n'est pas qu'une impression. On pense bien sûr à George LUCAS qui n'a jamais caché d'où lui est venue son inspiration pour son Star Wars: Episode IV - A New Hope (1977), depuis les costumes, jusqu'aux valeurs héritées du code samouraï, en passant par la place centrale d'une héroïne féminine qui ne soit pas cantonnée à un rôle de faire valoir ou de repos du guerrier. On pourra aussi évoquer, l'esthétique qui influera sur l'image d'un autre film monument du cinéma, Le Bon, la brute et le truand (1966) aidé sans doute par l'utilisation pour la première fois par Kurosawa du format cinémascope.


Une oeuvre majeure et magistrale, dont découle énormément de l'aspect et de l'ADN du cinéma moderne.


Spectateur-Lambda
10

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le 22 sept. 2022

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