"Les chats noirs sont des suppôts du démon, qui les a attachés à la personne qui a fait un pacte avec lui."

C'est bien connu, les chats, ce sont vraiment des branleurs. Animal domestique sans doutes le plus inutile et égoïste qu'il puisse exister, cette sale bête représente à elle seule, tous les péchés capitaux. Orgueilleux, celui-ci arpente les rues comme une star en te regardant de haut. Gourmand, rien n'est jamais trop beau ou gros pour lui. Avare, il ne partage jamais sa bouffe cet enculé, c'est son Kwiskas. Luxueux, il n'attend pas une demi-journée pour troncher ma pauvre petite Rotamanou dès qu'elle est en chaleur. Coléreux, car une fois qu'il n'y a plus de chattes en période dans le coin, il fait un génocide de souris. Puis la paresse, le chat passe sa vie à rien foutre, à part bouffer, se promener la nuit, et dormir toute la journée. Les chats, ce sont vraiment des enculés. Ça n'étonne en rien, qu'il représente si bien le diable.

Moi, j'voulais voir un bon petit classique. Et quel chagrin. Le film se résume simplement en une romance qui chavire en une demi-heure, du mignon au ridicule. On a envie de dire "Arrête ton char", on y croit pas à ton histoire d'amour tellement que tout est précipité. "Bonjour - Je t'aime - Marions-nous", non merci, je ne suis pas une femme crédule. Puis vouloir faire original avec une histoire à quatre, chahuteuse, pourquoi pas, encore faut-il le maîtriser.

Le scénario est un gros charabia douteux, mais ce qui m'importait le plus, était tout de même, le côté bestial de notre féline. Entre légende de "Fais-moi peur Père Castor" et ambiance sous-hitchockienne, j'ai l'impression de m'être fait mené en bateau par un pédalo. Il n'y a que peu de péripéties, et ces dernières sont loin d'être captivantes car se résume à une chasse à base de jalousie où notre féline charge à reculons, histoire de jouer le 'suspense' qui ne marche absolument pas. La scène de la piscine et celle de l'escapade de chasse en pleine rue sont une référence de la série B ? Elles chatouillent tout juste la réussite, ne mélangeons pas les torchons et les serviettes. On se croirait sous un chapiteau où se déroule un spectacle de cirque où on attend impatiemment le clou du spectacle afin d'en finir au plus vite.

La métamorphose, c'est ça que nous voulons. Après avoir assister à une scène de rêve étonnement réussi avec des effets spéciaux convaincants, on se dit "Ahhhh sortons les chamallows, 'the' scène ne va pas tarder !" Eh bah non, que dalle, aucune scène de transformation, même pas pour le final, qui se résume à un combat de peluche sous jeux d'ombres plus ou moins convaincants, où Baguera se révèle être un simple Tigrou ou un Miaouss : "Oui la guerre, guerre, guerre..."

Les acteurs ne sont pas chaleureux et complètement à côté de leurs pompes, quand ils en portent. Simone Simon avec son immonde bouche est un chaton (ou chat-thon) qui ne sait pas dire de répliques convenablement, au même titre que ses deux partenaires principaux. Le psychiatre relève le niveau en était seulement "pas convaincant". Esthétiquement jolie, mais si il faut que ça pour obtenir une moyenne de la sorte... Puis la musique qui est à deux doigts d'être accusé de plagiat sur "Fais dodo Cola mon p'tit frère", chapeau.

Tel un châtiment divin de Satan, j'ai subi cette oeuvre de charogne très moyenne, tel un chat de pharaon qui se voit obligé de bouffer un 'Paté Gourmet Top Budget'.
Alex-La-Biche
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le 13 oct. 2014

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Alex La Biche

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