Une sombre histoire de cheikhs en blanc

Lorsque le grand Imam de l’incontournable Université Al-Azhar casse sa pipe, il n’y a pas de hasard, tous les cheikhs sans exceptions veulent devenir imam à la place de l’imam. Surtout que le poste à prendre l'est pour la vie. Mais comme pour le pape, moult tractations et coups tordus vont se jouer en coulisses avant la désignation officielle. La Sécurité d’état quant à elle aimerait bien "sécuriser" le poste en plaçant son « candidat ». Problème, le vieux cheikh aveugle Negm et le cheikh progressiste Durani tiennent la corde.
C’est dans ce panier de crabes que tombe la « sardine », de son vrai nom Adam, un jeune pêcheur docile et croyant, autrement dit pas du genre à pécher. Admis comme nouvel élève dans la prestigieuse institution, il va être le témoin puis l’acteur à son cor(an)ps défendant d’une guerre de succession qui le dépasse.
A la moitié du film environ, intervient une scène toute symbolique lorsqu’un professeur dévoile à ses élèves un vivarium où ont été réunis à titre pédagogique une pauvre souris et un serpent. Si on n’assiste pas à la dramatique issue de ce repas, la suite du film met en scène une succession de confrontations entre la souris Adam et quantité de "serpents" prêts à l'hypnotiser (et le contrôler) pour ensuite lui régler son compte. Alors qu'il semble que les ca(i)rottes soient déjà cuites pour le pauvre Adam, le scénario primé à Cannes vient retarder l'échéance.

Un Nom de la Rose contemporain en pays sunnite tout aussi opaque que le film de J.J. Annaud où les sourates auraient remplacé les manuscrits mais auquel il manque à mon goût un brin de sensualité et un soupçon de perversité.

7/10