La Cité interdite
6.6
La Cité interdite

Long-métrage d'animation de Yoshiaki Kawajiri (1987)

Cette critique a été écrite à la suite et en parallèle de celle sur Demon City. Je conseillerais donc de lire cette dernière au préalable pour une meilleur appréciation de cet avis.


Wicked City va de pair avec Demon City au vu de leurs styles et de leurs sorties quasi simultané (avril 1987 pour l’un et octobre 1988 pour le second). Je dirais même qu’il fait partie d’un ensemble que j’appelle officieusement pour m’amuser « La Trilogie des City » et qui comprend Wicked City, Demon City et Cyber City sorti lui aussi dans la foulée. Le triplé magique qu’on peut acquérir depuis quelques années en DVD dans une collection spécial Kawajiri. Pour faire simple, Wicked City c’est Demon City en mieux. Je m'explique !


Tous les points positifs que j'ai évoqué sur ce derniers sont aussi valables pour Yojû Toshi (titre original de Wicked City) mais avec une nette supériorité. Ce qui s’explique par le fait que Yoshiaki Kawajiri était seul aux commandes pour réaliser ce projet et qu’il l’a donc monté à sa manière de bout en bout et surtout, c’est lui qui était à la tête du montage et de l’animation contrairement à Makai Toshi ou il était surtout chef réalisateur et character designer. Le résultat en est que les scènes d’actions de Yujo Toshi n’en sont que plus spectaculaires et plus belles. Mais surtout le film est encore plus noir et ténébreux que son petit frère. Ici on retrouve aussi cet ingénieux mariage de couleurs entre le bleu foncé, le noir et le rouge qui donne cette atmosphère si particulière inspiré d’Argento et Bava et déjà décrite pour Monster City à la différence que cette fois il accentue le rendu volontairement pour envelopper complètement le spectateur.


Yoju Toshi est donc plus violent, plus cru avec une pincée d’érotisme et aussi, il a un scénario bien plus consistant! Chose assez rare chez ce cinéaste qui mérite d’être soulignée. Yoju Toshi est aussi bien plus mûr dans son approche que Makai Toshi que ce se soit dans son rapport à la violence ou la formation du couple. Le ton est très vite donné quand dans l’un nous avons affaire à des adolescents chastes et purs et dans l’autre un homme et une femme qui ont tous deux quitté le milieu scolaire depuis bien longtemps et jettent un regard sur leurs réalité totalement différent bien que toujours incomplet...


Et c’est justement l’épreuve ultime du couple qui nous est décrit en filigrane tout au long de cette aventure et qui malgré les apparences soulève des questions essentielles. C’est là où le personnage de Makié (l’héroïne inattendue de Yoju Toshi) déploie toute sa substance narrative pour faire de ce film une œuvre à caractère féministe (dans le bon sens du terme) si on consent à voir au-delà de tout l’aspect crypto érotique et machiste de l’œuvre.


Je n’en dirais pas plus au risque de gâcher le plaisir de la découverte mais nous sommes là en présences de deux œuvres majeurs du cinéma de Kawajiri mais aussi de deux représentants d’un style d’animation très particulier de la fin des années 80 qui resteront précieux parce qu’uniques. Ils ouvrent la voie à Cyber City, dernier épisode de cette trilogie qui va quant à lui inaugurer la grande ère du Cyberpunk (déjà initié par le génial Akira) et de sa domination dans la japanimation pour un long moment…


Edit : Un chef d'œuvre on te dit validé par le boss

Créée

le 22 mai 2014

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Saint-Just

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