La principale limite que présente cette Bûche réside dans une représentation stéréotypée du conflit familial qui s’étend en répétant le même sketch ad nauseam : chaque duo formé dispose d’une scène à l’écriture quasi identique, moule scénaristique duquel sortent des cris, des pleurs et des rires sans interruption et sans intérêt esthétique. Sur le plan thématique cependant, Danièle Thompson compose une œuvre qui va à contre-courant des films de Noël conventionnels : à la niaiserie, elle préfère l’aspérité de relations amères, cassant son générique volontairement naïf par un plan sur le cortège funèbre accompagnant le grand-père dans sa dernière demeure. La musique de Michel Legrand participe de ce décalage appréciable. Une telle ouverture annonçait toutefois un panache, un mélange des tons et des genres qui ne s’incarne jamais à l’écran, sinon lors de brèves séquences – pensons à la meilleure du long métrage, affrontement cruel et tendre entre Yvette et Stanislas dans un bistro.


La crème est épaisse, et les couches narratives ont deux défauts : elles se ressemblent et se lient mal les unes aux autres. Le microcosme russe apparaît comme un caprice tout droit sorti de l’imaginaire d’un Alain Resnais lyophilisé, auquel est empruntée l’actrice fétiche Sabine Azéma. Les infidélités se suivent mais échouent à dire quelque chose du milieu investi – n’est pas Chabrol qui veut. Ni jeu de massacre, ni satire morale, le film se cantonne à la chronique de gens qui ont du mal à s’aimer. Reste le talent des comédiennes et des comédiens, indéniable, mention spéciale à Claude Rich au monologue bouleversant.

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le 25 déc. 2022

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