Dingue de constater combien Ouvert la nuit n’est qu’une version pâlotte, tout public, pour ne pas dire bourgeoise de La Bostella, dix-sept ans plus tard. La Bostella c’est vraiment le truc de potes, cradingue, mal rythmé, toujours à l’extrême limite du mauvais goût où le comique est souvent dévoré par la mélancolie, le désir de créer ensemble guetté en continu par l’angoisse de la page blanche. Il y a un univers, un décalage, quelque chose de plus subversif que ce machin encensé en début d’année, dans lequel un singe va faire le show alors qu’à l’époque on se contentait d’une piscine vide, dans lequel on choisit PARIS alors qu’ici on ne sortira jamais de cette petit maison provinciale. Reste que mon problème majeur est le même dans les deux films : J’aime bien Edouard Bear cinq minutes (Ses apparitions dans Mission Cléopatre sont idéales, par exemple) mais au-delà il me gonfle. Là c’est pareil, j’aime certains de ses moments, je pense même qu’il canalise un peu le truc qui aurait pu s’avérer indigeste, mais je cherche constamment Chico et Jean-Mi aka Patrick Mille et Jean-Michel Lahmi. Et puis je trouve un tout petit peu le temps long, aussi.