Film à sketchs ? Anthologie ? Courts-métrages ? Série format TV compressée en un film ?
La Ballade de BS c'est un peu tout ça et plus. Si on reconnaît la patte des Coen, le film est un peu bancal. On pense vite à un film de commande, avec cette adaptation d'une anthologie de récits de westerns (non lu). Les contes devaient être aussi inégaux.
La Ballade de Buster Scruggs sonne l'ouverture, Buster Scruggs, un hors-la-loi, il chevauche dans la Monument Valley.
Voilà pour le pitch. Si les effets des Coen fonctionnent à plein (direction d'acteurs, humour noir et sens du cadre), c'est tellement typé que ça en devient attendu. Moyen donc.
Près d'Algodones
Un cowboy tente de braquer une banque. Mais le guichetier se défend bec et ongles et le cowboy se retrouve pendu. Après une attaque de Comanches, il parvient cependant à y échapper. Mais son « destin » va rapidement le rattraper.
Ce segment nous offre une prestation solide de James Franco, avant que le mouvement ME TOO ne le pende véritablement. C'est drôle, c'est enjoué, c'est du bon ouvrage même si la fin vous arrive dans la rétine comme une non fin. Pas mal mais bâclé.
Ticket repas
De ville en ville, un impresario trimballe son cirque ambulant. Il n'a qu'un seul artiste, Harrison, qui n'a ni bras ni jambes. Ce dernier, souvent devant un public peu nombreux, récite des poèmes comme Ozymandias ou raconte l'histoire de Caïn et Abel, des œuvres de William Shakespeare ou encore le discours de Gettysburg d'Abraham Lincoln.*
Ce "Ticket repas" vaut vraiment le coup d'oeil et ne nous laisse pas sur notre faim. C'est poétique, superbement filmé et composé, avec un Liam Neeson qui trouve sa place chez les Coen au point de se demander comment cela se fait qu'il ne l'ait pas employé avant ? Très beau, très Coenien, très sombre aussi. Excellent.
*Gorge dorée
Un vieil orpailleur tente de trouver un filon d'or.
Presque un huis-clos. On retrouve toute l'âme de l'Ouest et de la création des USA au travers de ce vieillard qui parle à son filon comme à une veuve. Quelque chose de solaire dans la réalisation mais aussi inabouti que les deux premiers. Pas mal tout de même.
La fille qui fut sonnée
Alice Longabaugh et son frère Gilbert Longabaugh prennent part à un convoi de caravanes vers l'Oregon. Là-bas Alice doit épouser le futur associé de son frère. Après le décès brutal de Gilbert, Alice est dans l'incapacité de payer leur commis. Avec l'aide de Billy Knapp, qui mène le convoi avec M. Arthur, elle va essayer de trouver une solution pour payer son commis.
Celui-ci m'a relativement fait bailler. L'interprétation féminine et si convenue, si geignante que l'on se plaît à penser que tous les malheurs qu'ils lui arrivent son de bonne guerre et que si j'avais été un indien même son scalp j'en aurais pas voulu. basique et parfaitement inutile.
Les Restes mortels
Dans une diligence, cinq passagers d'origines différentes conversent sur divers sujets de la vie, sur le trajet de Fort Morgan.
Ce dernier opus aurait mérité un film tant il est plaisant, dérangeant et fantastique. Gleeson est comme d'habitude génial et l'ellipse finale très intéressante. Dommage de son caractère réduit.
Bref ce n'est pas déplaisant mais loin d'un Big Lebowski...