Un de perdu, six de retrouvés...

Je suis insensible aux émotions véhiculées par le cinéma d'épouvante mais j'aime bien ce registre car c'est souvent l'occasion pour les réalisateurs de pondre des atmosphères originales dans des environnements travaillés et propices à l'angoisse. Le cinéma espagnol devenant peu à peu une référence en la matière c'est tout naturellement (et sur les conseils de Nebasha) que je me suis tourné vers l'Orphelinat de J. A. Bayona.

Enfant, Laura était pensionnaire d'un orphelinat et une fois devenue adulte et maman d'un petit Simon elle décide de réhabiliter l'endroit en centre d'accueil pour enfants handicapés. Mais le jour de l'inauguration Simon disparaît et Laura va alors tout tenter pour le retrouver.

Le synopsis n'est pas hyper original mais le réalisateur arrive pourtant a multiplier les idées pour donner du tonus à son film. Il pioche ici et là des concepts qui pourraient soutenir à eux seuls un film entier et au final il arrive à brouiller les pistes au point que le spectateur se demande si Laura fait face à des évènements surnaturels ou à une crise de démence liée à la perte de son enfant. Belen Rueda qui interprète la maman-héroïne s'en sort à merveille et joue juste sans trop en faire. On la suit donc sans déplaisir.

Comme je l'espérais, Bayona a soigné sa réalisation et emploie des plans et cadrages qui mettent en valeur le superbe environnement de l'orphelinat. Plancher qui grince, lumière blafarde qui projette des ombres sur les murs décrépits, caves poussiéreuses, bruits inquiétants etc, etc, tous les éléments pour remplir la couche des habitants de l'orphelinat sont réunis. Le réalisateur tente à plusieurs reprises de faire monter la tension et je pense que ça peut faire effet sur les spectateurs sensibles au genre.

Quant à la fin, elle vaut ce qu'elle vaut pour un film du genre.
Au final l'Orphelinat est un petit film "frisson" bien sympathique, bien réalisé et bien joué. Une bonne pioche pour ceux qui aiment le genre !