l faudrait m'expliquer qui fait le choix d'un film nommé « Monstre » en japonais et à l'international de le renommer « L'innocence »...le contraire de la décision du réalisateur. D'autant que ce mot est fréquemment usité dans un titre de film... « Monster » n'est pas un film qui cherche à être aimable, ni à faire dans l'esthétisme, quelques plans de coupe de paysages tombent un peu à plat face à la laideur de cette petite ville. Le film a la froideur clinique d'une analyse sociologique. Il n'est pas spécialement bien filmé. La société japonaise nous est donnée à voir de façon peu reluisante. Les personnages adultes sont presque tous gagnés par une intranquillité pouvant aller à des extrêmes. Les personnages enfants sont des modèles de perversité avec bien sûr des visages d'angelots, mais, n'étant pas nés de la dernière pluie, nous comprenons vite que forcément, il faut regarder derrière la façade. Alors oui le prix du scénario à Cannes 2023 est justifié... L'ensemble n'en manque pas moins cruellement d'émotion, d'incarnation. Cela m'avait déjà fait cet effet avec le dernier Fukada. Une scène peut-être m'a réellement touché. J'avoue que la première partie m'a ennuyé. Puis après, la chute qui révèle la vérité se fait attendre deux heures...