mars 2011:

Moyen métrage belge intéressant par sa forme et sa tonalité que j'aurais envie de qualifier de joviales.

Certes, le propos est acerbe à l'encontre de la religion. C'est le moins que l'on puisse dire : on peut parler d'anti-religion. Le discours est volontiers provocateur, mêlant sexe, consommation et religion avec plus ou moins de subtilité.

En cherchant l'affiche sur le net, je suis tombé sur des discussions sur la question de savoir si le film était surréaliste ou non. Mes connaissances sur le mouvement étant trop parcellaires, je me garderais bien d'affirmer quoique ce soit de catégorique. Dans le cadre restreint de l'écriture cinématographique, chez les surréalistes, on peut tout de même s'accorder sur la place fondamentale que prend Luis Bunuel. Partant de cette option, si j'ose m'essayer à la comparaison, je trouverais alors plusieurs points de divergence.

Mais l'essentiel, selon moi, reste l'absence manifeste d'écriture "automatique". Les symboles et le discours détourné de l'image sont très nettement pensés et filmés sciemment. Les idées sont d'un accès facile, évidentes. Là où "L'âge d'or" et "Un chien andalou" font appel à l'imaginaire, l'inconscient et le ressenti du spectateur, cette "imitation du cinéma" cherche bien plus à asséner des coups avec sinon une complicité au moins une certaine connivence du public dans la perception du film.
La mise en scène manie l'ellipse à plusieurs reprises de façon à déclencher le sourire, jouant du classicisme des registres poétiques et comiques.
De même, les images servent-elles un double langage parfois pas très fin, néanmoins nettement destiné à provoquer le rire et la réflexion.

Le film est si subversif à l'encontre du clergé et de la religion qu'il risque de se mettre à dos le public croyant, sans susciter chez lui la moindre pensée progressiste, en ne pouvant finalement prêcher que les convertis. Et encore son manque de nuances pourrait laisser les agnostiques et athées complètement froids.
Alligator
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le 16 avr. 2013

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