Le cinéma, un art encore jeune à l'époque. Voyons voir ce que l'on peut faire avec une caméra et du montage. Sans intertitres, sans scénario ni acteurs. Juste un homme, une caméra, une ville. Une prise de vue et du montage.
La prise de vue sera une ville et sa population D'abord endormie, elle se dévoile progressivement avec le panorama du travail et des activités.
Vertov filme la ville dans son ensemble, ses habitants, ses commerces, les divers métiers, les moments heureux du mariage, les tristesses du divorce, les débuts de la vie et les fins inévitables de la mort. Son objectif est de saisir toute la société dans son essence la plus simple : la vie humaine dans sa réalité brute. Rien n'échappe à l'œil de la caméra.
Le montage final est saisissant ; Vertov explore toutes les techniques possibles pour la prise de vue et le montage. En immortalisant une société en plein changement, en raison de l'implantation du communisme, il compose une véritable encyclopédie de procédés cinématographiques. Flou, ralenti, arrêt sur image, animation, superposition, split-screen, pour n'en citer que quelques-uns. Il parvient à rendre visible l'invisible, à révéler la beauté cachée dans les actions les plus ordinaires du quotidien. Chaque plan est soigneusement pensé, chaque mouvement de caméra est chorégraphié avec une précision artistique. La caméra devient un personnage à part entière, un observateur silencieux qui se fond dans la foule et capture la vie telle qu'elle est.
Réflexion sur le potentiel du cinéma en tant qu'art et moyen de capturer la réalité dans toute sa complexité et sa beauté. Une expérience cinématographique qui ne laisse pas indifférent.