Cette semaine, l'Éventreur de New-York, film de 1982 réalisé par l'italien Lucio Fulci
J'éprouve beaucoup de plaisir à regarder les films du genre dans lequel il opère, entre autre le giallo - genre cinématographique typiquement italien mélangeant film policier, thriller et horreur -
Et même s'il y a foison de réalisateur appartenant à ce genre, Fulci fait parti du top 3 dans cette catégorie en compagnie de Dario Argento et Mario Bava !
Le film du jour est somme toute une bonne surprise, je vous redirai ça plus bas avec les points cools et ceux qui déconnent
En attendant penchons-nous sur le synopsis...
Par précaution pour la suite, je mets une ALERTE SPOILER
À New-York, un cadavre sauvagement éventré est découvert par un inconnu, une enquête policière est ouverte tandis que le nombre de meurtres ne cessent d'augmenter ! La seule chose qui lie les meurtres entre eux ? La méthode d'exécution ainsi qu'une fâcheuse tendance de la part du meurtrier d'imiter Donald Duck !
À première vue, ce synopsis peut plus vous évoquer un film nanardesque qu'autre chose ! C'est ce que nous allons voir dès à présent avec les points cools et ceux qui déconnent !
Ce qui est cool
- L'introduction glauque simple mais efficace et
- La tension créée durant tout le film, renforcée par les plans subjectifs semblables à ceux de Black Christmas lorsque le tueur passe à l'action ainsi que les codes sonores (oui, cancaner dans ce film arrive à être flippant !) comme visuels utilisés (jeux d'ombres, main gantée et couteau caractéristique, utilisation du hors-champ, plans serrés...) !
- Les indices intriguants parsemés par ci par là...
-...qui induiront le spectateur en erreur lors du twist final !
- Les meurtres et le gore esthétiquement parfaits couplés aux vieux grains de pellicule caractéristique des vieilles série B d'horreur !
- Beaucoup de personnages introduits, propre à Fulci, ici intelligemment géré dans l'avancement du récit afin d'instaurer le plus de doutes quant à l'identité du tueur (allant du simple homme avec une mauvaise gueule au veuf qui apprend l'adultère de sa femme après son meurtre...)
- Une bonne Scream Queen (personnage féminin dans un slasher, cible principale du tueur) comme fil rouge pour le film : Antonella Interlenghi
- L'univers fantasmagorique très coloré créé par le réalisateur propre au genre du giallo - l'exemple ultime pour ça étant Suspiria de Dario Argento -
- La scène complètement hallucinatoire du théâtre dans laquelle "l'héroïne" se voit agresser dans un élan de plans mêlant dynamisme, gore, changements de focale, d'échelles de plans...jusqu'à littéralement nous foutre la nausée !
- De fortes tensions sexuelles aussi propre au cinéma italien pas là pour se rincer l'œil mais plus comme alibi, la luxure étant un péché capital ! ✝
On peut aussi se pencher sur ce détail comme métaphore du plaisir que le tueur cherche à éliminer tout au long du métrage car prenant sa triste revanche sur la vie qu'il proclame injuste... - pour les curieux, le n°1 de l'horreur érotique italien est Joe D'Amato - - Le second souffle de l'enquête en deuxième partie de film...
Ce qui déconne
- ...quand on voit que celle-ci traîne pas mal au départ, la police voyant chaque victimes éventrées comme de simples cas isolés ! - Regardez l'épisode du Fossoyeur de Films sur le film Frayeurs du même réalisateur où l'enquête sent aussi méchamment le formol -
- L'arrière goût de réchauffé du film qui présente pas mal de similitudes avec Black Christmas, bien au-delà de la simple référence - entre autres les plans avec le tueur, les coups de téléphone avec une voix bizarre, enquête compliquée pour dénouement simple, le tueur qui nargue la police et surtout l'alibi du tueur tournant autour de l'amour paternel...
- ...qui ici paraît un peu facile, quand durant le tournant du film on introduit une petite fille gravement malade en même temps que le meurtre du suspect n°1, ne laissant plus trop de place au doute à 10/15 minutes de la fin...
Ce film est-il bon ? Oui !
Mes deux arguments de visionnage :
- Un moment de pur bonheur pour les amoureux de giallo comme moi
- S'offrir une bonne heure et demi d'horreur policière visuellement impressionante !
Note : 18/20