Le film le plus insignifiant depuis....

Aïe. Mon amour naissant pour Demy serait-il une pure illusion ? Il vient en tout cas de prendre un sérieux coup.
Ce début de décennie ne semble pas très tendre avec la féérie et l'univers chatoyant, naïf et coloré du cinéaste. Dans ce film qui se veut probablement futile et drôle, tout est plutôt laid : décors chargés assez hideux, aux couleurs très saturées et qui ne s'accordent pas, costumes absolument immondes... On dirait que Demy cherche à annoncer ce que seront les années 80, en pire.

Au milieu de toute cette laideur on trouve un Marcello Mastroïanni un peu paumé et une Deneuve comme toujours excellente malgré une coupe de cheveux et des doudounes vraiment pas possibles. Il travaille dans une auto-école, elle est coiffeuse (et son salon est un sommet de kitsch). Alors il y a de bonnes choses : quelques personnages secondaires savoureux et farfelus, aux répliques effectivement comiques, il y a un excellent point de départ (un homme stéréotype du macho viril tombe enceint et bouleverse la société) mais vite sous exploité : scènes répétitives mais vides, peu d'inventions et scénario paresseux. Deux trois séquences rigolotes réveillent le tout, notamment lors des publicités ou de l'émission de télé. Mais même là, on a une terrible impression de cheap, d'artificialité : il manque l'envie et la passion à ce film qui semble avoir été fait faute de mieux.

Michel Legrand déçoit mais c'est probablement la faute à l'insupportable Mireille Mathieu, plus "alien" que jamais avec sa peau tirée et ses cheveux atroces, qui s'égosille sur la nullissime chanson du générique puis qui connaît un peu de mieux lors d'une scène de concert en playback. Ce qui sauve le film c'est son maigre discours féministes voir "gender" (mais faut vraiment le chercher et il est plutôt maladroit).
Allez, malgré un casting plutôt savoureux (Dax, Presle, Sapritch, Deneuve, Mastroianni, etc.) on va faire comme le dernier plan du film : un bon coup de balais, et on oublie.


PS : j'ai vu un film avec Mireille Mathieu, j'en reviens toujours pas.