L'Autoroute de l'Enfer est un film fantastique un peu oublié du tout début des années 90, encore très marqué par les eighties et qui mérite largement d'être redécouvert. Le film est réalisé par le néerlandais Ate de Jong et scénarisé par Brian Helgeland qui s'offrira par la suite une belle carrière hollywoodienne avec des films tels que Mystic River - Postman - Man on Fire - Chevalier ou L.A. Confidential.


Le film s'articule autour d'une gentillette histoire d'amour entre Charlie et Rachel partis pour se marier à Las Vegas. Lorsque un mystérieux flic venu des enfers kidnappe Rachel notre héros se retrouve dans une quête chevaleresque à la recherche de sa princesse pure et vierge entrainée jusqu'aux enfers.


L'Autoroute de l'Enfer est un petit film vraiment étonnant qui combine dans un récit à la fois solide et friable des éléments de comédie, de fantastique, d'horreur, de romance, d'action, de post apo, de science fiction et d'aventures. Malgré d'évidentes étroitesses de budget le réalisateur nous offre une série B des plus solides dans laquelle plane l'esprit encore vivace des années 80 tout juste terminées pour un récit dans lequel semble se côtoyer Mad Max, Terminator, Retour Vers le Futur et même Beetlejuice. Le réalisateur soigne ses cadres, la dynamique de sa mise en scène, l'iconisation de ses personnages, la variété de ses décors et costumes pour nous livrer un film complètement fou et bourré d'idées visuelles et narratives.


Pour commencer le flic des enfers est déjà assez exceptionnel en lui même et le personnage qui est visuellement monstrueusement charismatique est une franche réussite. Entre la figure impassible d'un Terminator et l'aura maléfique d'un cénobite sorti tout droit des enfers, le personnage aurait sans doute mérité à lui seule toute une saga. Son visage scarifié, ses lunettes de soleil, son énorme flingue, sa tenue militaire digne d'une milice, sa paire de menottes dont les bracelets sont remplacés par des mains coupées, absolument tout dans le look du personnage est génial jusqu'à sa voiture une sorte de Interceptor à la Mad Max customisée et crachant comme il se doit des flammes d'enfer. Mais les trouvailles visuelles et la folie ne s'arrête pas à ce seul personnage et Ate de Jong nous réjouira plus d'une fois en truffant son enfer de personnages haut en couleurs. On croisera donc dans cette vision poussiéreuse et écrasante de soleil des enfers un diner typiquement américain rempli de flics zombies avec une belle variété de maquillages, des employés des enfers qui ressemblent à des clones de Andy Warhol, un vendeur de glace psychopathe, une auto stoppeuse à forte poitrine, des démons nymphomanes et bien d'autres excellentes surprises. Assumant les aspects les plus délirant de son histoire on trouvera même au détour d'une scène Adolf Hitler discutant avec Attila et Cléopâtre en essayant de nous faire croire qu'il n'est pas un dictateur mais un adolescent de 19 ans qui doit retourner sur terre pour jouer de la guitare électrique dans sa chambre. Au détour d'une scène on rencontrera même un cuisinier des enfers faisant cuire sa viande et ses œufs à même le sol et dont je me suis dit qu'il ressemblait étrangement à Ben Stiller, ce qui n'est pas étonnant puisque c'est bel et bien lui dans l'un de ses tout premier rôle au cinéma.


L'Autoroute pour l'enfer est une très bonne série B dont l'arc narratif principal reste assez sommaire puisque l'on est sur l'éternel histoire du preux chevalier tentant récupérer sa dulcinée des griffes du mal mais le film est suffisamment gorgé de péripéties pour être toujours surprenant et d'actions pour ne jamais ennuyer. Si globalement les effets spéciaux et les maquillages sont très réussis, le film souffre parfois de quelques effets spéciaux bien rudimentaires et cheap à l'image d'une envolée de voiture de police particulièrement laide et mal foutue. Rien toutefois de vraiment préjudiciable à cette excellente petite série B qui a le mérite de ne ressembler qu'à elle même et de proposer un spectacle original et sans temps morts.


Original, sincère, imaginative, généreuse, L'Autoroute de l'Enfer est tout simplement l'archétype de tout ce qui devrait faire l'essence même de la série B.

freddyK
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le 20 mai 2022

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Freddy K

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