La Résistance pour les plus que nuls
C'est une vraie déception.
D'abord parce qu'on pouvait attendre de la part de ce film de fiction la restitution historique d'un moment terrible et fort de notre histoire : le combat intérieur mené par des étrangers pour combattre Vichy et l'occupant allemand. Le cinéma avait ici un avantage technique que n'ont pas les historiens/journalistes/témoins/créateurs : il permet de faire revivre par l'image les événements du passé, d'incarner, de prendre chair, de montrer ce que le temps efface inexorablement. Pourtant, le film souffre d'une véritable déformation de la réalité historique (la Résistance ce n'était pas ça : on n'a pas tué en se baladant sur un coup de colère une demi-douzaine d'Allemands, on ne se réunissait pas entre résistants en grand nombre pour faire la fête, on ne se retrouvait pas dans un bistrot de la sorte, la hiérarchie y était très stricte et on ne faisait pas n'importe quoi, autant d'éléments qui ont été parfaitement démontré par les historiens). Le problème à mon sens n'est pas de déformer la réalité (quoi de plus génial qu'un Tarantino qui décide dans son scénario de buter Hitler et Goebbels dans un cinéma en feu, sorte de bras d'honneur de l'art à l'histoire), le cinéma n'a pas pour vocation d'être objectif, de dire la vérité (y a-t-il LA vérité d'ailleurs ?), de raconter la vaine exactitude interprétation d'un événement, mais il est beaucoup plus problématique lorsque le film en question se prend au sérieux et par ses procédés prétend à montrer cette réalité.
Ensuite parce que le casting était alléchant et alignait parmi les jeunes acteurs qui, je trouve, sont parmi les espoirs du cinéma français et ont déjà un beau parcours derrière eux : Robinson Stévenin, Grégoire Leprince-Ringuet, Pierre Niney (certes dans un petit rôle) ou encore Virginie Ledoyen. Mais on reste surtout éberlué par la platitude de la réalisation, digne d'un téléfilm du dimanche soir, deuxième partie de soirée, pour spectateur endormi. C'est une oeuvre certes respectable mais par trop scolaire.
Dommage, le sujet en valait la peine mais méritait mieux.