Ils ne sont toujours pas vieux pour ces conneries

Six ans, c’est le temps qu’il aura fallut aux fans inconditionnels de Riggs et Murtaugh pour les retrouver une quatrième et dernière fois. Richard Donner encore à la barre de réalisateur, Mel Gibson, Danny Glover, Joe Pesci et René Russo de retour devant la caméra, de l’humour, des bons sentiments, de l’action à profusion .Cette fois, notre duo de flic se voit face à un ennemi redoutable, pro du kung-fu: Jet Li. On tremble déjà pour eux.


Explosions, fusillades, requin, la routine


Douze ans déjà qu’ils ont bouleversés, illuminés le cinéma d’action, redéfinissant le buddy movie inventé par Laurel et Hardy. Mel Gibson aura trainé Danny Glover ainsi que nous, spectateurs dans des aventures démentes, tout en réussissant à nous faire ressortir avec le sourire. Ils ont cognés, ils ont semé le désordre et le chaos dans L.A., ils ont été blessés, torturés physiquement et psychologiquement, mais jamais ils n’ont abandonné. Trop vieux pour ces conneries ? Pas si sûr quand on voit l’énergie de nos héros.


Toute ma vie je me rappellerai de ce week end du 20 Juillet 1998 au Paramount Opéra, ayant eu la chance de voir pour la première fois sur grand écran Riggs et Murtaugh. Agé de 13 ans, la scène d’ouverture n’avait pas manquée de m’impressionner et de me faire carrément sursauter. Merci les enceintes ! Se déroulant sous une pluie torrentielle, elle voyait Martin et Roger faire face à un malade portant une combinaison de protection et un lance-flammes. Carrément. Surement un fan de Fireball (Running man).


Heureusement qu’on ajoutera ce petit passage humoristique voyant Roger, en caleçon rouge à cœurs blancs, tenter de faire diversion en faisant l’oiseau, pendant que Martin se creusera la tête pour trouver une astuce afin de mettre or d’état de nuire le fêlé et ce gros engin à vous faire griller en 2 secondes des côtelettes.


Après une séquence de course poursuite en bagnoles, puis une autre avec une bombe, voila que nos deux héros doivent maitriser un nouveau taré. Si ce n’était que ça. Attendez de voir ce qui les attend par la suite parce qu’avec ce quatrième épisode, on nous a envoyé du lourd. Surprise, Richard Donner sera allé chercher en Chine, un certain ancien champion du wushu devenu acteur et ayant marqué le cinéma du genre avec « Il était une fois en Chine ». Oui, Jet Li, pose ses valises aux States.



T’es rentré bien tard cette nuit. Ah je sais, je suis désolé chérie y
a un Chinois que j’ai eu du mal à digérer.



Mel Gibson/Danny Glover Vs Jet Li


L’arme Fatale 4, ça a été l’occasion pour les Européens de faire la connaissance pour la toute première fois de Jet Li. Sorte de « Némésis » de Jackie Chan, avant d’avoir des rôles de gentil, notre acteur écope du rôle du bad guy de l’histoire. Glaçant, pratiquement muet, ne se séparant jamais de cet étrange collier de perles, brisant des nuques en moins de deux avec ses doigts, Jet Li met tous les anciens ennemis des sergents Riggs et Murtaugh au tapis. 42 ans pour Mel Gibson, 52 pour Danny Glover, comment on va gérer affrontements et chorégraphies pour que ça soit crédible ?


Et bien on ne va pas y aller par quatre chemin, on va humilier nos deux compères tentant vainement de trouver une parade pour se débarrasser de ce petit Chinois teigneux (oui, on remarque les doublures de Gibson et Glover mais soyons naïfs !). Tiens, Riggs est justement lui aussi un teigneux et pour couronner le tout, il joue de son épaule déboitable à l’infini. Se pourrait-il qu’il trouve le truc pour mettre KO Jet Li ? Et Roger dans tout ça ? Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’affrontement dantesque promet quelques surprises violentes. Car oui, autre point positif, L’arme Fatale 4 renoue avec l’hémoglobine et la violence propre aux deux premiers épisodes.



Que devient laissez à moi venir les petits enfants, les pauvres et les
déshérités ? On les oublis ses belles paroles ?



Agrandissement de la famille et immigration


L’esprit de famille sera plus que jamais d’actualité dans cet épisode voyant carrément Lorna et Rianne enceintes en même temps. Mais qui est le fiancé et futur beau fils de Roger ? Roger, plus râleur que jamais, toujours père surprotecteur vis-à-vis de ses enfants va en baver…encore. De quoi nous offrir des jeux amusants de quiproquo.


Connaissant Richard Donner, il saura trouver les scènes et dialogues justes pour nous faire mourir de rire. Et ce ne sera pas tout. Devenu détective privé, Léo Getz est de retour, plus présent que dans L’arme fatale 3. Son célèbre « Okay, Okay », son coté hyper-nerveux, insupportable et enfantin, sa tchatche, sa ténacité, ses maladresses, ses mimiques et vannes de gosse (parle à ma main), l’acteur n’a jamais autant brillé que dans cet opus. Mieux accepté par les autres personnages, il a évolué, inspiré sans doute par ses deux nouveaux meilleurs amis.


Comme si ça ne suffisait pas, en plus de la joie contagieuse de Mel Gibson et Danny Glover survoltés, l’humoriste et acteur Chris Rock déboule dans la bande. Gueulard, bavard, prenant son job de flic très à cœur, passant son temps à lécher les bottes de Roger qui en vient à se demander s’il ne plait pas au jeune homme, Butters, Batteur, Branleur, se voit sans arrêt écorcher son nom pour notre plus grand plaisir. On est fan ou pas, toujours est-il que l’acteur fait le job, apporte de la fraicheur et de l’énergie à notre film. Pour une fois, l’humour, bien écrit, ne sera pas lourd et en plus, ses interactions avec Léo sont magiques. Un des rares bons rôles de Chris qui gère autant lors des scènes drôles, que d’action, et drame.


Cet épisode marque un tournant dans la franchise puisque L’arme Fatale 4, pour la première fois, aborde un thème plus que délicat et toujours d’actualité : l’immigration. Danny Glover spectateur et acteur de cette situation, l’authenticité du jeu de l’acteur, ses interactions avec la famille d’immigrés Chinois qu’il décide de recueillir chez lui et sa forte humanité, permettront à ce quatrième épisode d’augmenter la charge émotionnelle de cette conclusion.


L’arme fatale 4, tout comme ces prédécesseur, afin de ne pas partir sur une fausse note, ne sera pas avare en scènes d’action et scènes cultes.


Course poursuite à pied dans Chinatown, Riggs qui slide sur une table de salon en pleine autoroute lors d'une course poursuite à bagnoles cultissime, Lorna enceinte qui cogne des Chinois, un interrogatoire avec le chef de la mafia Chinoise se poursuivant en fou rire général (aussi bien devant que derrière l’écran), Léo se faisant charrier pour la énième fois, L’arme fatale 4, saupoudrer d’une bande originale jazzy comme ces frères, divertit, émeut, voit son duo attachant continuer de nous offrir de somptueux dialogues tout en nous inspirant de par leur sagesse d’esprit malgré quelques incartades. C’est qu’on aurait du mal à se séparer d’eux. Seulement, il faut savoir dire au revoir, même aux héros du cinéma.



On gagne pas contre le temps Riggs.



Au final, à chaque épisode, ça aura été la surprise. Quelle saga excellente! Pas de fautes, aucune baisse de régime que ce soit sur le plan action, développement des personnages, ambiance et histoire. Agréable, émouvant, un petit coté nostalgie à vous donner quelques frissons, L’arme Fatale 4 conclue en beauté les aventures du duo le plus mythique de la comédie d’action. Quelle tristesse de devoir quitter ses personnages.

Jay77
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le 20 avr. 2018

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