A voir la tête harassée de Guillaume Canet tout au long de L'amour est une fête, il est permis de se demander ce que l'acteur est venu y faire. Même remarque pour Gilles Lellouché étrangement absent. Les deux têtes d'affiche laissent la vedette à Michel Fau et à Xavier Beauvois lesquels, bien qu'au bord de la caricature, donnent un peu de vie à un film qui à force de la jouer cool finit par avoir des allures de plaisanterie privée, sans doute amusante à tourner mais bien trop nonchalante pour éveiller autre chose qu'une curiosité vite étanchée. Faux thriller dont l'argument initial -deux flics pénètrent le monde du porno au début des années 80 - est à peine traité, le film est avant tout censé dresser un portrait joyeux d'un univers libertaire et insouciant, avant les années sida. Joyeux, c'est vite dit, les fesses et gestes de cette comédie sans humour et au scénario bancal peuvent lasser par un ton qui hésite entre la parodie grivoise et l'hommage énamouré pour une époque et un monde à la morale élastique. Le côté hédoniste et jouisseur de la chose est bien perceptible mais cet objet filmé semble glisser comme de l'eau entre les doigts, manquant de consistance et troquant la profondeur espérée contre une audace contrôlée de façon à rester dans les limites de la décence autorisée.

Cinephile-doux
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le 23 sept. 2018

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