Être un grand homme ne suffit pas à faire un grand film

Scorsese, c'est pas ma came. Quand il fait des films avec une structure, un objectif, des conflits, des enjeux, ça passe. Par exemple "The departed", "Shutter Island" ou encore "Hugo" sont des films que j'ai pu apprécier. En revanche, lorsqu'il fait ses biopics, que ce soit des personnages fictifs ou pas, et qu'il s'intéresse au portrait d'un homme dans toute sa complexité... je n'adhère pas. Parce qu'il n'y a pas d'objectif principal, que les conflits sont rares, qu'il n'y a pas de réelle caractérisation (il se contente de mettre un maximum de traits de caractère dans ses personnages principaux pour les rendre plus humains) et tout ça, ça m'emmerde dans un film.

Ainsni, je me suis donc beaucoup ennuyé devant "Kundun". Le scénario enchaîne les petites séquences de vie, mignonnes principalement lorsque le héros est jeune, de plus en plus graves à mesure qu'il vieillit. On ne sait pas trop où on va, ni quand ça va s'arrêter. Les scènes prises à part révèlent un peu d'intérêt, mais le tout est cousu maladroitement.

La mise en scène est certainement ce qui m'a agacé le plus. Il filme ses Tibétains comme s'il s'agissait d'un blockbuster, avec la caméra qui circule partout, sur une musique omniprésente. Par mooment, ons e croirait même dans les rangées de "Casino". De fait, la caméra bouge beaucoup trop sans jamais raconter quoi que ce soit. Pire, il en résulte l'impression que Martin le fait volontairement pour que le spectateur ne s'endorme pas devant l'absence d'histoire. Ça marche puisque tous ces mouvements attirent bel et bien l'oeil, mais ça ne suffit pas. Le simages sont assez jolies, bien composées. Les acteurs sont des novices, cela se ressent, mais ça ne gêne pas.

Bref, un biopic sur le Dalai Lama qui manque d'explosions, de courses poursuites dans San Francisco, de sexe gratuit et de Christian Clavier.