La patience est un plat qui se mange avec sauce

Tout d'abord, « Kaamelott » fait parti de mon adn, j’ai appris à parler grâce à la série, j'ai commencé à regarder la série dès le deuxième jour de la diffusion, début janvier 2005, j'avais treize ans et j'ai suivi la série jusqu'à sa conclusion temporaire, fin 2009.
Et me suis repassé l'intégrale il y a quelques années. Comme tous les fans purs de la série, je m'attendais à voir la suite de la série au cinéma assez vite. Mais comme nous le savons tous, ça a pris une dizaine d'années. Et pour quel résultat ?

En fait, je trouve que ce premier film « Kaamelott », on croirait un gros épisode de la série : c’est monté comme tel avec, sauf pour quelques séquences, un montage très cut un peu à la Greengrass, avec une caméra quasi toujours en mouvement et un sentiment qu’Astier contrôle tout : on le sait, c’est vrai : en plus de jouer Arthur, il a écrit, réalisé, composé la musique, monté, superviser la photographie, les costumes, etc. Dès le début – malgré le ton violent – on est vraiment dans la série : punchlines irrésistibles : « Un gars pas bien grand, blanc comme un cul, avec des grosses balafres aux poignets et une barbe tellement longue qu'il aurait pu se torcher avec. », que ce soit pour les personnages d’origines : Venec, le roi Loth, Léodagan, le duc d’Aquitaine, Perceval, Karadoc, Bohort, le roi Burgonde etc. : on les retrouve avec leurs spécificités, leurs langages, leurs délires : et franchement je me suis vraiment senti bien. Les nouveaux sont plus faibles, sauf peut être le cruel personnage incarné par Guillaume Galienne et le personnage incarné par Sting ; l’actrice qui joue la sœur de Léodagan a une voix qui m’a tapé sur les nerfs…
Le soucis est que bah, ça sent la répétition du livre IV, quand Arthur délivre Guenièvre prisonnière de Lancelot, bah c’est la même chose qui se produit dans le film, bien que ça ai une autre signification et qu’Astier a injecté une dose de romantisme inédite et sincère entre Arthur et Guenièvre. Le format long-métrage lui permettant des scènes longues et élégiaques et des scènes d’actions irrésistibles (merci les Burgondes), mais aussi des longueurs (le jeu de Perceval trop long). Et les flash-backs à Rome qui montre Arthur jeune incarné par des acteurs pas extraordinaires (dont un des fils d’Astier) et les dialogues sont assez nuls faut être honnête.
Le rythme très soutenu du film – sauf à certains moments – fait que j’ai été étonné que certains événements et même la conclusion arrivent aussi vite, après tout : trois films sont prévus, donc je ne sais pas ce qu’Astier a prévu derrière mais je suis assez curieux.
Et comme musique, bah il s’est régalé, en offrant des morceaux qui collent parfaitement aux images, se dégageant surtout une certaine mélancolie finalement.
J’ai mis 9, car c’est la même note que j’ai mis la série : parce que dans le film, j’ai retrouvé ce que j’ai aimé dans la série : je me suis bien poilé avec des punchlines et des situations burlesques, ému par certaines soudaines séquences, impressionné par les scènes d’actions.
Et se dire que j’ai vu enfin la suite de « Kaamelott » : ça me fait quelque chose, d’être encore en vie pour l’avoir vu.
En attendant la suite.