Je veux être un extraterrestre.

Imaginez vous, vous êtes psychiatre - ou un tout autre type de médecine s'attitrant à la psychologie - vous passez votre vie à essayer de raisonner des hommes qui ont complètement perdu leur raison, et qui peut-être vous ont fait perdre la vôtre ; et un jour, arrive un homme, de nulle part, sans bagage, juste un blouson noir, un pantalon noir, des chaussures noires, et des lunettes noires. Et cette homme, plutôt sombre me diriez-vous, se retrouve dans votre hôpital psychiatrique. Et change votre façon de vivre.

Bien entendu, je n'ai pas envie de spoiler, les gens se doivent de découvrir l'histoire tellement simple de ce film, mais d'une simplicité à couper le souffle, quelque chose d'inhumain, qui puise sa force dans un concept étranger à notre bonne vieille Terre. Comme si on vous hypnotisait tout au long de la séance, et qu'on rentrait dans une transe qu'on ne veut même plus quitter quand arrive le générique, comme si on avait créé un cocon protecteur autour de votre corps, et de votre esprit.

Et cette transe est en grande partie par le son. Le son et la musique. Et pas n'importe quelle musique : celle d'Edward Shearmur. Et quand on écoute plus attentivement cette musique, on se replonge dans l'ambiance du film. C'est pas comme si c'était un souvenir d'une scène qu'on avait assimilé à un passage de la bande son, mais c'est comme si on revivait le film à travers notre corps, qu'on devenait acteur à part entière. Cette musique n'est pas belle, elle est parfaite. Parfaite, parce qu'on pourrait jurer que le scénario a été construit autour de cette musique.

Je pourrai faire un paragraphe sur les acteurs, mais ce n'est pas nécessaire. Peut-être préciser que Kevin Spacey fait parti de cette génération d'acteur connu, mais pas trop, apprécié, mais pas trop, talentueux, un peu trop.
Jeff Bridges, lui qui d'habitude joue le rôle d'un mec bourru, raté, peut encore réussir à nous donner l'image d'un homme intelligent, avec une lueur d'éclat et de malice dans les yeux, fatigués par l'âge et le travail.

Imaginez vous que vous allez voir un film sous-estimé et vite oublié après sa sortie au cinéma.
Imaginez vous que vous allez voir un des plus beaux films de votre vie.