Jurassic Worst

Si je devais commencer ma critique par la conclusion (comme ça, pour le fun), je dirai : heureusement qu’il y a des dinosaures. Parce que si on devait compter sur les humains pour remonter le niveau de ce film, autant prendre une pelle et commencer à creuser.

A peu près dans l’ordre chronologique de ce quatrième opus des sauriens en folie, voici quelques-unes de mes impressions :

• Euh… si les dinosaures sont réellement les ancêtres des oiseaux (et plusieurs preuves semblent l’attester), la bestiole, là, ne devrait pas casser sa coquille avec la tête plutôt qu’avec les pattes ?


• Oh, B.D. Wong ! (Amusant de le revoir quand on sait que dans le bouquin, Henry est censé être décédé…)


• Ok. Le gamin est fan des dinosaures mais il va à reculons à Jurassic World. Logique, quand tu nous tiens.


• C’était si important que ça de sauver ce cochon. Vous n’en avez qu’un seul sur l’île ou quoi ?


• Oh, toi (Vincent d’Onofrio), tu vas te faire bouffer par les Raptors !


• Mais oui, bien sûr, mettons le grand dinosaure ultra-badass et agressif dans un enclos en construction…


• Attends, il a quel âge le Schtroumpf, là ? Dix ans ? Et il connaît déjà ses nucléotides. S’il a appris ça dans ses magazines sur les dinosaures, ils ont drôlement évolué depuis ceux des années 90. A l’époque, il n’y avait que des bandes-dessinées, des textes sur quelques grosses bestioles et une paire de lunettes 3D en forme de tricératops pour voir un Vélociraptor te sauter à la tronche à la sortie d’un buisson. Mais point de génétique.


• Mais oui, vis dans une caravane au milieu des Diplodocus et des Stégosaures. Si y’en a un qui fond un boulon, tu seras parfaitement en sécurité dans tes murs en carton.


• Sincèrement, qu’est-ce que tu lui trouves ? Vous vivez sur deux planètes séparées quand même. T’es plutôt cool comme mec, pacifique, pas matérialiste pour deux sous. Elle est pète-sec, coincée et on a envie de l’étrangler dès qu’elle ouvre la bouche. M’enfin, m’est avis que vous allez quand même vous roulez un pâlot avant la fin du film…


• Hooon ! Il est trop cool ce Mosasaure !


• Genre, l’Indominus-machin se serait enfuit en enjambant son enclos, sans que les ouvriers qui travaillent autour ne le voit. Dans le genre furtif, il se pose là le machin. Ce sont des gènes de ninja que vous lui avait intégrés ?


• Oooh, un écran avec les rythmes cardiaques des militaires. Ca va saigner !


• Euh… vous l’avez mise où la puce pour qu’il puisse se l’arracher tout seul comme un grand ?


• Ok. Jamais de la vie je ne me baladerai dans une boule de verre au milieu des Tricératops et autres « Longs-cous » (tout aussi gyrostatiques que soient ces sièges). En plus, le coup du verre par balle, c’est complètement c*n, les dinosaures n’utilisent pas d’armes à feu.


• Ah bah tiens, les sièges gyrostatiques ne le sont plus. Newton est parti en vacances visiblement.


• Mais c’est ça, vazy, hurle. C’est pas comme si y’avait un super T-Rex croisé avec une seiche dans les environs. Et non, ce n’est pas parce que tu retrousses tes manches, que tu crapahuteras plus facilement avec tes talons.


• Tiens, l’ancien centre de Jurassic Park.


• Ah oué, une simple racine résiste à la force de l’Indominus-truc. Ca va. Y’a pas grand-chose à craindre au final. C’est juste une grosse dinde avec de la mozzarella à la place des muscles.


• Ca alors, c’est le mec qui n’a pas encore son brevet de pilote qui pilote l’hélico. Ils vont se crasher, non ? Si.


• Alors, peut-être que je me goure, mais un Ptéranodon (ou assimilé) qui essaie de s’embarquer un Protocératops (ou petit Tricé ?) sous l’aile, c’est un peu comme si un vautour essayait de se faire une vache. C’est juste biologiquement impossible et incohérent. [Pour le petit aparté, les vautours sont des charognards dont les serres ne sont pas préhensiles : ils se posent à côté de leur casse-dalle, puis ils décollent une fois la panse pleine, mais ils n’emmènent rien avec eux. Par ailleurs, même un aigle royal ne transporte pas plus gros qu’un lapin…]


• Mais… il ne faisait pas jour il y a deux secondes ?


• Ok, si c’est toi l’alpha de la meute (du vol ?) de Raptors, ça signifie que tu manges le premier et que tu lances l’attaque (parce que t’es censé être le meilleur chasseur). Vu que tu ne traînes pas dans l’enclos avec tes sous-fifres la majeure partie du temps, elles doivent crever de faim. Et puis même si elles te suivent à moto (j’avoue, la scène est cool !), c’est sûrement pas elles qui vont se jeter sur le Dominos-bidule (surtout si tu restes en arrière planqué dans les buissons).


• Donc, il a du gène de Raptor, en plus de tout le reste. Et les vrais Raptors, ça ne les défrise pas la différence de taille apparemment (ni la tonalité du grognement au demeurant). Mais bien sûr… (tu la vois la marmotte là-bas ?)


• Oh, toi (Vincent d’Onofrio bis), tu vas te faire gnaper la main !


• Les dinosaures aiment bien la boutique Pandora, c’est la seule qu’ils n’ont pas ratatinée.


• Ouiiii !! Le T-Reeeeex !!! (hem… Excusez-moi.)


• Il avait décidément trop faim ce Mosasaure (un requin blanc à se mettre sous la dent, c’est pas suffisant).


• C’est qu’on les entendrait presque se dire : « Bon bah, c’était sympa. On se rappelle pour se faire une bouffe un de ces quatre. ».


• Ouiiii !! Le T-Reeeeex !!!

Bon, concrètement, vous l’aurez compris : il y a des incohérences à tour de bras de la taille d’un séquoia géant pour qui s’y connaît un petit peu en règne animal (scène d’ouverture, le Ptéranodon et son casse-croûte, la forme de la meute de Raptors, et le T-Rex et Blue qui sont à la limite de se faire un high-five en fin de baston).

Et d’ailleurs, même si vous n’y connaissez rien, il y a tout de même des incohérences grosses comme des paquebots (le gamin (à lui tout seul, c’est une incohérence), l’enclos du Mutos-Rex, la position de sa puce, les sièges culbuto qui ne subissent plus la gravité et la rouquine (elle aussi, c’est quasi une incohérence à elle toute seule)).

La musique, c’est juste une redite des films précédents (ou s’il y a des nouveautés, on n’y fait même pas attention).

Ajoutez à cela toutes les grosses ficelles du scénario que l’on voit dès le début du film (il est évident à la seconde où il ouvre la bouche, que d’Onofrio ne finira pas entier, tout comme il est indubitable que le grand manitou va se planter en hélico), et vous gagnez un quatrième opus de Jurassic Park qui va vous donner mal au crâne (à force de vous plaquer la main sur le front).

Mais, heureusement, il y a des dinosaures qui, bien que moins réalistes que les maquettes géantes du premier volet, sont toujours sympathiques à voir. Les Raptors sont toujours aussi flippants et classieux à la fois. Le T-Rex déboîte toujours aussi bien. Et j’ai beaucoup aimé ce branle-bas de combat final malheureusement interrompu par des humains sans intérêt (c’est juste un peu débile que les vainqueurs se soient arrêtés ensuite sans raison).